Houda Rihani

ENTREVUE.
[ SCÈNE ]

proposée par
Élie Castiel

   Elle décroche finalement un rôle important, l’humilité nous empêche de dire « majeur », dans une création québécoise. Un texte (et mise en scène) de Simon Boudreault, le même concepteur de Comment je suis devenu musulman. Houda Rihani campe le personnage de Jihane (dont il faut prononcer le ‘h’ comme il faut), une immigrée marocaine qui, simplement, cherche sa place. C’est dans Je suis un produit (critique ici), titre on ne peut plus générique qui plus que rien, transforme la sphère du théâtre québécois, celui des nouvelles créations, en une aventure de l’inclusion. Cette démarche va-t-elle se transformer en un « grand remplacement ». Nullement, car les dits Québécois de souche seront toujours plus nombreux. D’autant plus que, parmi les groupes ethniques minoritaires, celles et ceux intéressé(es) par le milieu des arts et des médias peuvent se compter sur les doigts de la main. Nous avons rencontré Houda tout de suite après la représentation qui, en passant, elle tenait le rôle d’Amina, dans Les vieux chums, le film de Claude Gagnon. Comme quoi, les choses commencent à bouger.

Éviter les clichés

de la victimisation

Pour Houda Rihani… porter le voile ou pas… une question d’arbitrage personnel.
Crédit : Patrick Lamarche

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Je suis un produit

CRITIQUE.
[ SCÈNE ]

★★★ ½

texte
Élie Castiel 

 

L’intégration est-elle

un enjeu social ou économique ?

   Mais est-il vraiment possible d’avoir accès à « ces » intégrations ? Si dans la pièce en question, Jihane – que Houda Rihani interprète avec forte conviction, présence sur scène assurée, timide lorsqu’il le faut, parfois avec ce regard « victimaire » propre à la majorité des nouveaux venus (dont moi-même il y a plusieurs décennies, mais je suis depuis longtemps vacciné !), comme s’il fallait, par cette attitude, changer les choses –  peine à se trouver un emploi, dans la vraie vie, elle a dû attendre avant d’avoir un rôle théâtral important en français, faut-il préciser. Sur ce plan, dans le milieu anglophone, les portes sont plus ouvertes. Mais ça, c’est une autre histoire. Bien que dans Je suis un produit… Enfin !Suite