The Boy and the Heron
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 8 décembre 2023
Dans la dernière année de la Seconde Guerre mondiale, un pré-adolescent japonais découvre de nouveaux univers autour de la grande résidence familiale.
CRITIQUE
Luc Chaput
★★★★
Renouer
avec
ses
racines
Un adolescent japonais emploie les plumes venant d’un héron cendré qui le visite pour fabriquer les pennes d’une flèche. Celle-ci tirée par le nouvel arc semble être munie d’un tête chercheuse.
Obligé pendant la Seconde Guerre mondiale à quitter la conurbation de Tokyo dévastée et incendiée1, Mahito se retrouve dans la grande propriété de sa famille maternelle et dans une petite ville dans laquelle il doit prendre ses repères. Il reçoit l’aide inattendue d’un grand héron doté du pouvoir de la parole et qui l’incite fortement à explorer les lieux.
Le scénario du cinéaste Miyazaki a une forte teneur autobiographique pour qui s’intéresse à ce maître de l’animation depuis un temps certain. Il y conjugue également des thèmes du roman d’apprentissage Et vous, comment vivrez-vous? (Kimi-tachi wa doukareta ikiru ka) de son compatriote, l’intellectuel Genzaburō Yoshino. Le jeune homme en découvre une copie dédicacée par sa mère décédée. Cette perte et le traumatisme qui en découle sont le moteur de la quête de Mahito attiré par le discours du héron.
La qualité de l’animation images par images peintes des studios Ghibli est comme toujours de haute tenue à la fois dans ses panoramas naturels aux arrière-plans luxuriants et dans l’individualisation de créatures amusantes ou terrifiantes que Mahito rencontre dans cette exploration qui deviendra celle de ses racines. Miyazaki, dans ses peintures, rend hommage à L’Île des morts de Böcklin et aux constructions architecturales de Giorgio de Chirico.
Ces points de référence artistique amènent une spatialisation temporelle pour le spectateur passant ainsi d’une forêt enchantée à un tunnel menant dans une tour dans laquelle de multiples portes s’ouvrent pour transporter les protagonistes dans d’autres mondes à la fois joyeux et dangereux où résident des êtres à doubles faces.
La qualité de l’animation images par images peintes des studios Ghibli est comme toujours de haute tenue à la fois dans ses panoramas naturels aux arrière-plans luxuriants et dans l’individualisation de créatures amusantes ou terrifiantes que Mahito rencontre dans cette exploration qui deviendra celle de ses racines.
L’exubérance renouvelée des images et des situations compense presque la résolution inadéquate de l’intrigue et ce long métrage n’atteint malheureusement pas la plénitude du Voyage de Chihiro (Sen to Chihiro no kamikakushi) ou de Princesse Mononoké (Mononoke-hime).
1 Sur cette fournaise apocalyptique, le cofondateur de Ghibli, Isao Takahata, avait déjà réalisé un chef d’œuvre, Le tombeau des lucioles (Hotaru no haka). Son ami Miyazaki lui rend ici hommage dans le personnage du grand-oncle.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Hayao Miyazaki
Scénario
Hayao Miyazaki
Direction photo
Atsushi Okui
Montage
Rie Matsubara
Musique
Joe Hisaishi
Genre
Animation
Origine
Japon
Année : 2023 – Durée : 2 h 04 min
Langue
V.o. : japonais; s.-t.a. ou s.-t.f.
Le garçon et le héron
Kimitachi wa dô ikiru ka
Dist. [ Contact ] @
Cineplex Pictures
[ Studio Ghibli ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]