The Damned
P R I M E U R
Sortie
Vendredi 3 janvier 2025
Au XIXe siècle, une veuve, Eva, doit faire un choix impossible lorsqu’un navire coule au large de son poste de pêche : sauver les naufragés ou survivre à l’hiver avec les derniers vivres qui lui restent.
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★
Les
vaisseaux
fantômes
Il s’agit du premier long métrage de fiction de l’Islandais Thordur Palsson, après quelques courts sujets et notamment, pour Netflix, la télésérie The Valhalla Murders (Brot), qui confirme sa singularité dans plusieurs domaines reliés au film de genre.
La prémisse de The Damned est d’une simplicité qui confirme le duel constant des personnages entre leur psyché et leur conscient. Un récit sur la culpabilité, la vanité, l’ordre patriarcal, les règles de conduite dans la course pour la survie de soi et des autres,
Ces joutes psychologiques tournent autour des hommes, certes plus pragmatiques, plus nombreux aussi, et se badinant dans une masculinité toxique, sans qu’ils évitent, par la force des choses, de montrer quand même leur vulnérabilité ; et aussi auprès des femmes qui, le soir venu, autour du feu, racontent des récits anciens qui illustrent parfaitement la mythologie nordique.
Dans d’autres occasions, des chansons à répondre qui renvoient à notre réalité boréale d’un autre temps où les sensibilités irlandaises et canadiennes-françaises réhabilitent la notion des « deux solitudes ».
Eva est le prénom de la principale intéressée ; non pas pris au hasard – la plus jeune, la plus belle, mijotant son corps et son esprit dans une sorte de rituel entre réalité et fantasme ; la plus jeune du lot, déjà veuve, attirante, déchirante par sa vulnérabilité jusqu’à l’excès (que vient renforcer le jeu prenant et pluriel de Odessa Young, brillante dans ses transformations mentales.
En fait, The Damned est aussi un voyage dans la différence entre le psyché des hommes et celui des femmes. Dans un sens, et c’est tant mieux, Palsson évite les écueils parfois pervertis de la femme contemporaine pour dresser un bilan psychanalytique des plus crédibles. À partir de ce constat, se construit un socle de tensions, de rapports amoureux à la fois tendus et réciproques et, en fin de compte, la décision finale qui se solde par une tragédie inimaginable hors de la réalité, proche des récits du terroir des Gens du nord, peuplé de fantômes terrestres issus de l’imagination.
[Tout en soulignant] ces épaves d’une splendeur graphique magnifique qu’on voit à l’horizon, très proche de la rive, mais assez loin pour éviter tout rapport à ces véritables vaisseaux fantômes, de véritables oubliés du temps. Dans cet esprit, Stephen McKeon compose une musique crépusculaire intense.
D’où ces séquences où l’horreur et la prédiction intensifient le coté épouvante du film ; comme dans cette magnifique séquence d’aide inachevé aux sinistrés que le montage de Tony Cranstoun et Nathan Nugent, d’une rapidité phénoménale, rend encore plus tragique.
Tout en soulignant ces épaves d’une splendeur graphique magnifique qu’on voit à l’horizon, très proche de la rive, mais assez loin pour éviter tout rapport à ces véritables vaisseaux fantômes, de véritables oubliés du temps. Dans cet esprit, Stephen McKeon compose une musique crépusculaire intense.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Thordur Palsson
Scénario : Jamie Hannigan; d’après
un récit de Thordur Palsson
Direction photo : Eli Arenson
Montage : Tony Cranstoun, Nathan Nugent
Musique : Stephen McKeon
Genre(s)
Suspense d’épouvante
Origine(s)
Grande-Bretagne / Irlande
États-Unis / Islande
Année : 2024 – Durée : 1 h 29 min
Langue(s)
V.o. : anglais
The Damned
Dist. [ Contact ] @
Film Service Supérieur
[ Protagonist Pictures ]
Diffusion @
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence / Horreur ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]