The Empire
P R I M E U RSortie
Vendredi 21 mars 2025
Entre Ma Loute et La vie de Jésus, entre le ciel et la terre, Bruno Dumont nous offre une vision caustique, cruelle et déjantée de La Guerre des étoiles.
CRITIQUE
Pascal Grenier
★★★ ½
Bruno
contre-attaque
Toujours imprévisible et en quête d’un cinéma qui se veut à la fois irrévérencieux et poétique, le français Bruno Dumont (France, L’humanité) nous livre avec L’empire un film qui, tout en se posant en standalone, se révèle être une suite spirituelle aux miniséries P’tit Quinquin et Coins-Coins et les Z’inhumains. Avec ses clins d’œil effrontés à l’univers bariolé de Star Wars, il déploie une esthétique aussi décalée que passionnante dans ce pastiche volontairement coloré qui rappelle que Dumont n’a jamais cessé d’explorer les marges de la narration cinématographique.
L’ensemble de la distribution mérite des applaudissements nourris, et il serait réducteur de passer sous silence la prestation enivrante de Fabrice Luchini, qui, à l’instar de son immersion débridée dans Ma Loute quelques années auparavant, se jette à pleines dents dans l’univers excentrique du réalisateur. Sa présence, à la fois théâtrale et spontanée, apporte une touche de génie qui vient compenser, en partie, les lacunes narratives du long métrage.

Les deux inspecteurs, absents du film, mais pas tout à fait.
Dumont ne peut s’en passer.
Il faut cependant souligner que, malgré ses qualités indéniables, le film semble quelque peu en retrait par rapport aux miniséries qui l’ont précédé, notamment en raison de la quasi-absence du duo emblématique formé par le commandant Roger Van der Weyden (incarné par Bernard Pruvost) et Rudy Carpentier (joué par Philippe Jore). Leur manque se fait sentir comme un écho d’un univers qui, malgré tout, ne cesse de surprendre. Mais serait-ce là une raison de bouder notre plaisir ?
En définitive, L’empire se présente comme une expérience cinématographique à la fois rythmée et subversive, où le génie du réalisateur se conjugue avec celui de ses interprètes pour livrer un spectacle qui, malgré ses rares défaillances, s’inscrit dans la continuité de son œuvre décalée et résolument inventive.
Détrompez-vous : Dumont sait, comme toujours, offrir de délicieuses trouvailles et des surprises inattendues, prouvant une fois de plus que son cinéma, loin de se cantonner aux sentiers battus, demeure un terrain de jeu fécond pour l’esprit et les sens.
En définitive, L’empire se présente comme une expérience cinématographique à la fois rythmée et subversive, où le génie du réalisateur se conjugue avec celui de ses interprètes pour livrer un spectacle qui, malgré ses rares défaillances, s’inscrit dans la continuité de son œuvre décalée et résolument inventive.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Bruno Dumont
Scénario : Bruno Dumont. Direction photo : David Chambille. Montage : Bruno Dumont, Desideria Rayner. Musique : [ extraits Bach – Stokovski – quatuor Jazz – variations /Violencelle ].
Genre(s)
Parodie
Origine(s)
France / Italie
Portugal / Belgique
Allemagne
Année : 2024 – Durée : 1 h 50 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
L’empire

Bruno Dumont
Dist. [ Contact ] @
Kino Lorber
[ Mememto Films International ]
Diffusion @
Cinéma du Parc
Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]