The First Fallen

P R I M E U R.
[ En Ligne ]
Sortie
Mardi 21 février 2023֖

SUCCINCTEMENT.
Le début de la crise du sida au début des années 1980 lorsque la première vague de l’épidémie frappe le Brésil.

CRITIQUE.
[ Sphères LGBT ]

★★★ ½

texte
Élie Castiel

Les

premiers

signes

de

l’implosion

Pour le Brésilien Rodrigo de Oliveira, ce troisième long métrage en solo est avant tout un hommage, une dédicace, une sorte de poème visuel à la communauté gaie brésilienne du début des années 80. Celles du sida. Déjà, pour la grande majorité une histoire ancienne car le temps a la mémoire courte et qu’on oublie vite.

Un récit construit et déconstruit si l’on en juge par le résultat, et qui lui tenait à cœur comme s’il s’agissait, par le biais de l’affection qu’il porte aux personnages, de réconcilier cette histoire de départs et de renaissances.

La mise en scène de Oliveira repose sur la possibilité qu’offre le cinéma à tâter le terrain des diverses formes de construction. Un début où les intentions ne sont pas claires. Sommes-nous les spectateurs d’une comédie romantique homosexuelle qui défie les conventions du moment. Le côté trans est apparent – rappelant pour ainsi dire le magnifique et injustement incompris Madame Satã, de Karim Aïnouz.

Et quitte à ce que la séquence d’ouverture soit, à en juger par son côté hors-norme en rapport au reste du film, une sorte de métaphore voulant que les temps à venir sont un combat contre un mal irréversible.

Et si après tout, c’était sérieux entre nous.

À partir du moment où les signes physiques de la maladie sont montrés concrètement, sans demi-teintes, le film organise son véritable propos, certes proche des codes du drame conventionnel, mais tout aussi enjolivé par des touches esthétiques dont les plans rapprochés sur certains protagonistes renvoient à une appropriation des rôles, une façon comme une autre, pour le cinéaste, de les posséder.

La voix-off occasionnelle est-elle celle de Oliveira, se voulant pour ainsi dire présent à cet exercice intime. Sa présence, même indicible participe peut-être de cette volonté de témoigner par le biais de la fiction.

[ Un ] film amoureux, intense malgré la lenteur de certaines séquences, une certaine distanciation que de Oliveira prend avec les évènements et la caméra de Lucas Barbi, follement envoûtée par les lieux et les personnages. Tout en soulignant une interprétation d’ensemble follement enthousiaste.

Histoires d’amour, de sexe, de honte face à l’inconnu. Un mal dont on a du mal à saisir le nom. Histoires d’intolérance d’une société brésilienne pourtant hypersexualisée. Pour contrer ces démons aussi apparents que secrets, le tour de magie se trouve dans ce mot si intense de la langue portugaise  : saudade, intraduisible, mais en quelques mots souhait, désir, vœu, ces variantes où nostalgie, mélancolie et douce souffrance s’unissent pour rendre l’invivable tolérable.

Et si présent dans ce film amoureux, intense malgré la lenteur de certaines séquences, une certaine distanciation que de Oliveira prend avec les évènements et la caméra de Lucas Barbi, follement envoûtée par les lieux et les personnages. Tout en soulignant une interprétation d’ensemble follement enthousiaste.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Rodrigo de Oliveira

Rodrigo de Oliveira (casquette en tournage

Scénario
Rodrigo de Oliveira

Direction photo
Lucas Barbi
Montage
Rodrigo de Oliveira
Musique
Giovani Cidreira

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Brésil
[ France ]
Année :  2021 – Durée : 1 h 47 min
Langue(s)
V.o. : portugais
Os Primeiros Soldados
Les premiers soldats

Dist. (Contact) @
Dark Star Pictures
[ FiGa Films ]

Diffusion @
VOD 
& diverses plateformes numériques

Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]