The Good Girls
PRIMEUR
[ En ligne ]
Sortie
Vendredi 22 janvier 2021
SUCCINCTEMENT
Dans le Mexique des années 1980, une grande bourgeoise constat que son monde bascule petit à petit lors de la dévaluation de la monnaie.
CRITIQUE.
texte
Élie Castiel
★★★ ½
Le miroir des apparences
À l’instar de ses amies, Sofia vit dans un univers parallèle, hors de la pauvreté qui sévit dans son pays. Enfants probablement dans des écoles privées, servantes, achats de vêtements, de chaussures et de crèmes dispendieuses venues d’ailleurs, surtout de l’Hexagone. Rendez-vous dans des restaurants côtés.
Et soudain, du jours au lendemain, la déroute. Il faut savoir cacher, prétendre que tout va bien, faire semblant que l’on vit dans le meilleur des mondes possibles. Les hommes, eux, plus proches, en fait très proches de la réalité. Sauf dans le cas de Fer, son mari, irresponsable, flemmard.
Pour la réalisatrice Alejandra Márquez Abella, la possibilité de brosser le portrait de quelques femmes en perte d’autonomie bourgeoise ; c’est-à-dire s’inscrire dans un univers parallèle où les sacrifices sont monnaie courante. Mais c’est sur le personnage de Sofia que la caméra de Daniela Ludlow se concentre, la sculpte dans sa beauté et son désarroi, s’incruste dans son intimité jusqu’à rendre le spectateur un tant soit peu embarrassé.
Il faut voir le générique de fin jusqu’à la dernière image, un magnifique et sensuel jeu de miroir montrant Sofia en magnifique robe de soirée blanche, hommage sans doute à un temps hollywoodien où les rêves, au féminin, étaient des réalités… mais seulement sur celluloïd.
C’est véritablement à un miroir des apparences que nous sommes témoin. Et derrière cette fausseté d’être ou de paraître où les conversations assommantes et banales sont quotidiennes, où les potinages les plus saugrenus ont droit de cité, quasi un sentiment d’impuissance face à son statut de femme, comme si la libération de celle-ci n’avait jamais eu lieu. Peut-être par confort, égoïsme, incivilité.
Elle, Sofia, rêve de Julio Iglesias, quelle que soit la raison. On entendra sa célèbre chanson J’ai oublié de vivre (Me olvide de vivir), élément extradiégétique qui s’immisce au film et devient un soutien narratif important. Et il y a surtout Ilse Salvas, irréprochable dans sa froideur et paradoxalement, une maladroite chaleur humaine qu’elle semble pourtant cacher. Et les hommes, tous brillants dans leurs partitions contradictoires.
Il faut voir le générique de fin jusqu’à la dernière image, un magnifique et sensuel jeu de miroir montrant Sofia en magnifique robe de soirée blanche, hommage sans doute à un temps hollywoodien où les rêves, au féminin, étaient des réalités… mais seulement sur celluloïd. Érotiquement bouleversant.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Alejandra Márquez Abella
Scénario
Guadelupe Loaeza
Alejandra Márquez Abella
Direction photo
Daniela Ludlow
Montage
Miguel Schverdfinger
Genre(s)
Drame
Origine(s)
Mexique
Année : 2018 – Durée : 1 h 39 min
Langue(s)
V.o. : espagnol / s.-t.a.
Las niñas bien
Dist. @
[ Cinépolis Distribución ]
Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans
Diffusion
En ligne @
Cinéma Moderne
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]