The High Note
SORTIE VOD
Vendredi 29 mai 2020
SUCCINCTEMENT
Les rapports à la fois harmonieux et tendus entre une ancienne vedette de la chanson sur le retour et sa jeune assistante, qui rêve d’une carrière de productrice.
INÉDIT
EN SALLE
texte
Élie Castiel
★★★
Au genre rom-com (comédie romantique), on aurait voulu ajouter l’adjectif « musicale », comme la bande-annonce à la télé nous le laisse croire. Notre surprise est de constater que Nisha Ganatra (de nombreuses téléséries, le remarqué LGBT Chutney Popcorn et le récent Late Night / Fin de soirée (2019) évite le poncifs utilisés dans le genre et qui imposent de longs numéros, servant de pubs au lancement du CD.
Déjouer le genre
à coups de subtilités
Premier signe que la cinéaste d’origine canada-indienne, installée comme il se doit à Hollywood, le lieu de tous les possibles, maintient un certain équilibre avec le travail souvent risqué de la mise en scène. Elle a travaillé avec, entre autres, Spike Lee et Martin Scorsese – on peut espérer que de futurs projets montreront ces influences.
Ici, il s’agit des rapports qu’entretiennent Maggie (efficace Dakota Johnson, cachant admirablement bien les nuances qui opposent confiance et ambition) et Grace Davis, une star de la chanson dans quasi-déclin (Tracee Ellis Ross – de nombreuses téléséries et quelques films non remarqués – dans un premier rôle à l’écran qui lui va comme un gant. Altière, cynique dans le bon sens du terme, bien qu’au fond souffrant, comme toutes les vedettes à Hollywood, d’un complexe de visibilité mal assumé) dans leur quotidien. Mais peu importe puisque tout finit, comme on peut le deviner, dans le meilleur des mondes possibles.
À l’heure de la COVID-19, on peut se demander, en visionnant The High Note, si l’après-pandémie aura une répercussion sur Hollywood et ses magnats du mainstream. Un retour à la normale est-il possible? Les règles de distanciation qui risquent de durer longtemps imposeront-elles de nouveaux codes dans les rapports entre les personnages, particulièrement dans les séquences intimes. Toujours est-il que le film de Ganatra s’inscrit sans doute dans une lignée des dernières comédies du genre pré-pandémie. Vont-elles survivre au virus culturel?
On soulignera la présence de Ice Cube (l’impresario de Davis) qui peine à effacer son côté bon-thug rappeur en faisant d’énormes efforts, en vain. Et puis Bill Pullman, qui se pointe à la fin et, comme d’habitude, illumine l’écran par son visage angélique et sa dégaine virile sans ce côté machiste vieille-école. Finalement, la présence de Kelvin Harrison Jr., que nous avons admiré dans l’excellent Luce (2010) et qui, ici, assume un rôle totalement à l’opposé. Il a le physique, la gueule de l’emploi, la voix (sans doute) et un charisme qui donne aux nouveaux espaces cinématographiques de l’afro-américanité ses lettres de noblesse.
Effectivement, ce qu’on remarque depuis l’ère-Obama, c’est bel et bien l’émergence tant attendue et due des présences noires à l’écran. Avec Trump, effet-surprise, elles s’assument davantage, comme par une poussée politique qui assume sa fraîcheur et sa liberté. Mais n’est-ce pas également en raison que Hollywood comptent de plus en plus de cinéastes venus d’ailleurs dont le projet le plus intime est de mettre la diversité sous les feux de la rampe? Certains autres territoires du monde, plus craintifs, l’évitent ou du moins n’insistent pas trop sur la question, pour ne pas se laisser envahir… À chacun de juger.
Mais Hollywood est un monde à part. Un état-nation qui se suffit à lui-même. En attendant, dans certaines parties du reste des États-Unis, à l’heure actuelle, le racisme hostile aux Noirs affichent de plus en plus ses sombres couleurs.
Effectivement, ce qu’on remarque depuis l’ère-Obama, c’est bel et bien l’émergence tant attendue et due des présences noires à l’écran. Avec Trump, effet-surprise, elles s’assument davantage, comme par une poussée politique qui assume sa fraîcheur et sa liberté. Mais n’est-ce pas également en raison que Hollywood comptent de plus en plus de cinéastes venus d’ailleurs dont le projet le plus intime est de mettre la diversité sous les feux de la rampe?
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Nisha Ganatra
Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
États-Unis
Année : 2020 – Durée : 1 h 53 min
Langue(s)
V.o. : anglais
The High Note
Dist. @
Universal Pictures
Classement
PG-13
[ États-Unis ]
En ligne @
VOD
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]