The Last Showgirl

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 17 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Une danseuse quinquagénaire doit réfléchir à son avenir lorsque son spectacle ferme brusquement après 30 ans d’existence.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★

Il était une fois

« le monde de nuit »

Le titre de notre critique provient d’une réponse donnée par le transgenre Coccinelle (elle, pratiquant son métier de danseuse de cabaret en Europe dans les années 1950 et 60) à Gianni Proia dans son Il mondo di notte oggi (The World by Night Today), 1976, inédit ici.

On pourrait en dire autant de The Last Showgirl, de Gia Coppola (oui, bien sûr, du groupe familial des Coppola au cinéma) qui, malgré son jeune âge a compris les codes d’un certain cinéma « mondo » des années 60 notamment : caméra à l’épaule, image souvent granuleuse donnant l’impression que le tournage a été fait dans la clandestinité, lumières d’ensemble prises sur le vif, commentaire social.

Et pourtant, aucune séquence de spectacle sur scène, à peine quelques rapides secondes vite expédiées qu’on ne remarque que si on fait bien attention, comme si le but du film n’était pas celui escompté.

Pamela Anderson ou la force morale et physique pour encadrer un film sur la fin d’une époque, d’une expérience de vie qui, à l’époque où ça comptait, se voyait comme l’aboutissement d’un rêve. Le corps à moitié dénudé, les paillettes qui servent d’arme à la sexualisation provocatrice, comptant uniquement sur l’esthétique. Une autre époque, révolue.

Surtout, malgré les apparences, se prendre au sérieux.

Cette nostalgie, Coppola, la nouvellement venue, la filme avec une appréhension délicate que seul le gérant (remarquable jeu de Dave Bautista, campant avec sensibilité et retenue un rôle atypique) du club de Las Vegas qui doit fermer ses portes dans peu de temps, semble comprendre, impuissant à l’effet-temps.

Récit simple, sans grande portée sociale, sauf celle de voir que les goûts en matière de spectacles de nuit ont changé radicalement à travers les dernières décennies. Bon et puis après dira-t’on !

Un goût de kitsch fabuleux qui donne envie de revoir quelques films de cette période disparue, si vraiment ces productions existent en DVD ou en streaming, très mal desservies, soit dit en passant.

Pour ce rôle, Pamela Anderson sort tout son arsenal en termes de corporalité, de jeu d’actrice et d’affectivité pour donner le meilleur d’elle-même. En fin de parcours, elle se donne entièrement en soulignant que peut-être, par la force des choses et devant irréversibilité des choses, elle donnait sa propre réponse à quelque chose qui ne sera plus.

Un goût de kitsch fabuleux qui donne envie de revoir quelques films de cette période disparue, si vraiment ces productions existent en DVD ou en streaming, très mal desservies, soit dit en passant.

En attendant, The Last Showgirl demeure un film candidement bouleversant, respectueux. Effectivement… « il était une fois Le monde de nuit ».

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Gia Coppola

Scénario : Kate Gersten
Direction photo : Autumn Durald Arkapaw
Montage : Blair McClendon, Cam McLauchlin
Musique : Andrew Wyatt

Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis
Année : 2024 – Durée : 1 h 29 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
La dernière danseuse de cabaret

Gia Coppola

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]