The Thing

 

Un climat de méfiance

 

CRITIQUE.
[ Minuit au Parc ]

★★★★★

texte
Pascal Grenier

Continuant avec les films du siècle dernier
programmés dans le cadre des séances de
minuit au Cinéma du Parc, on propose ce
week-end le classique The Thing de John
Carpenter. Avec ce remake assez libre
d’un film de science-fiction de Howard
Hawks, le réalisateur de Halloween renoue
avec son réalisateur préféré auquel il avait
également rendu hommage avec Assault
on Precinct 13
(
Assaut), sorte de
transposition moderne de Rio Bravo, un
classique du western et une oeuvre
essentielle dans la filmographie de Hawks.

The Thing est un de ses chefs-d’œuvre du film de genre des années 1980 qui malgré un échec au box-office a rapidement atteint le rang du film culte. Un classique à ranger au même titre qu’Alien de Ridley Scott sortit trois ans plus tôt.

En combinant l’horreur surtout et la science-fiction, il s’agit ici d’une œuvre viscérale où le climat et l’ambiance y sont pour quelque chose dans les ingrédients de réussite. Alors qu’une grande partie a été tournée en Alaska et à Stewart en Colombie-Britannique afin de recréer le paysage enneigé et vaste de l’Antarctique, lieu où se déroule l’action; tandis que les scènes filmées en studio à Los Angeles dans des décors réfrigérés aident à conserver ce sentiment immersif de froideur intense pour les membres de l’équipe et le spectateur.

Les excès d’un genre codifié.

Voici quelques incitatifs et raisons valables de (re)découvrir l’un des chefs-d’œuvre du grand Big John dans toute sa beauté et sa splendeur visuelle:  les plans enneigés, l’utilisation du scope et la photo de Dean Cundey, la musique ambiante de Morricone qui sonne comme du Carpenter et qui revient en leitmotiv (dont les pièces inutilisées seront intégrées des décennies plus tard dans The Hateful Eighth (Les huit enragés / Les 8 salopards), de Quentin Tarantino, l’horreur cosmique à la Lovecraft (autre idole de Carpenter), les effets spéciaux de maquillage innovateur des créatures métamorphiques du jeune Rob Bottin.

Également, la tension haletante et croissante qui se culmine dans une scène de prise de sang au suspense insoutenable qui renvoie au thème central du film qu’est la paranoïa, les nombreux sous-textes dont notamment celui  sur la Guerre froide, le virus et les effets pernicieux des maladies infectieuses et bien d’autres effroyables méfaits à se mettre sous la dent. À noter qu’une journée supplémentaire a été ajoutée lundi soir le jour de la fête de la Toussaint (pour d’autres, la Halloween).

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
John Carpenter

Origine(s)
États-Unis

Année : 1982 – Durée : 1 h 49 min

Langue(s)
V.o. : anglais

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Horreur ]

Diffusion @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]