The Trial of the Chicago 7
Sortie
[ Netflix ]
Vendredi 16 octobre 2020
SUCCINCTEMENT
Lorsque la manifestation en marge de la convention démocrate de 1968 tourne à l’affrontement, ses organisateurs sont accusés de conspiration et d’incitation à la révolte.
Critique.
un texte de
Luc Chaput
★★★ ½
Un accusé noir, après de nombreuses altercations avec le juge, est menotté et envoyé hors de la salle d’audience. Il revient bâillonné et est attaché fortement à sa chaise. Cet épisode soulève des murmures et cris dans la salle et des protestations de ses coaccusés qui amènent d’autres décisions du juge sur la procédure.
Du droit à la justice
L’accusé noir est Bobby Seale, l’un des leaders des Black Panthers et peu après son cas sera séparé des sept autres accusés. Ceux-ci sont donc connus ensuite pour toujours comme les Chicago 7. Le réalisateur Aaron Sorkin débute son film par une rafale d’extraits de nouvelles filmées, photos ou journaux montrant les divers bouleversements causés au cours de l’année 1968 entre autres par les assassinats de Martin Luther King puis de Robert Kennedy. C’est dans ce contexte que se déroule fin août la convention démocrate dans cette métropole du Midwest américain, dirigé par un maire Richard J. Daley à la forte poigne.
L’arrivée de nombreux groupes d’opposants jeunes ou vieux à la guerre du Vietnam et d’autres imbus des idées de la contre-culture crée une forte réaction de Daley et d’autres dirigeants qui font du centre où a lieu le dit congrès un camp retranché. Des heurts entre policiers et manifestants causent de nombreux blessés et arrestations comme le montrent des séquences documentaires extraites entre autres de Medium Cool, film majeur d’Haskell Wexler sur cet été tumultueux à Chicago.
La mise en images est au service des acteurs qui livrent habilement quelques morceaux de bravoure dont certains semblent avoir été embellis par l’auteur à partir des minutes du procès.
Après un prologue où le gouvernement du nouvellement élu Richard Nixon décide de poursuivre 8 personnes comme leaders de ces manifestations, le scénariste Sorkin place la plupart des épisodes suivants dans la salle d’audience ou des salles périphériques ainsi que dans les bureaux des avocats de la défense. Face à ce juge Julius Hoffman interprété avec morgue par Frank Langella, le cinéaste met en scène deux conceptions de la défense et de la lutte politique représentées par le Yippie Abbie Hoffman, blagueur, ironique et l’activiste politique plus posé Tom Hayden. L’acteur britannique Mark Rylance réussit à capter plus que l’essence du grand avocat William Kunstler dans ses déclarations ou répliques au juge.
La mise en images est au service des acteurs qui livrent habilement quelques morceaux de bravoure dont certains semblent avoir été embellis par l’auteur à partir des minutes du procès. En revisitant avec panache cet épisode quelque peu oublié d’il y a plus de cinquante ans, Sorkin et son équipe illustrent de manière flagrante la rencontre complexe entre mouvements sociaux et l’appareil judiciaire.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Aaron Sorkin
Scénario
Aaron Sorkin
Genre(s)
Drame politique
Origine(s)
États-Unis
Grande-Bretagne
Inde
Année : 2020 – Durée : 2 h 09 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f. et autres
Les Sept de Chicago
Distributeur @
Netflix
Diffusion @
Netflix
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]