Titanique
@ Segal Centre
CRITIQUE
[ Scène ]
Élie Castiel
★★★ ½
Si le RMS Titanic
nous était revisité
Succès un peu partout dans le monde pour ce spectacle, à l’origine, présenté off-Broadway, sans s’attendre à ce que son côté iconoclaste puisse atteindre un très large public.
Le Segal en a fait tout un plat, inaugurant la saison 2024-2025 dans la bonne humeur, supplantant pour ainsi dire les nombreux conflits politiques, les drames de Dame Nature et les « ismes » de toutes sortes. Résultat : une salle comble réagissant aux 18 chansons réunies pour le spectacle.
La mise en scène de Tye Blue refuse le traditionnel, l’approche conservatrice, préférant pourvoir le très beau et correspondant décor de Gabriel Hainer Evansohn et Grace Laubacher de quelque chose de magique, dans le sens le plus chaotique et spirituellement confus possible.
L’organique cède sa place à l’imagination sans frontières, aux excès démesurées. Prenons comme exemple la Tina Turner qui, après sa chanson, cède à une parodie du Ru Paul’s Drag Race, en onde sur diverses chaînes depuis des années.
Culture populaire, culture LGBT, camp (bien entendu), discours et revendications sociopolitiques bien occultés, et pourtant si évidents si l’on prête attention. Titanique est une ode au « n’importe-quoi » qui, du coup, se transforme en spectacle délirant ubuesque, surréaliste, se dirigeant de tous côtés, sans frontières autant dans les mots, ces mots qu’on ne prononce guère en public… et les gestes, qu’on n’ose pas montrer (enfin, avec ses limites quand même).
Les comédiennes-danseuses-chanteuses et leurs égaux masculins sont comme pris par une rage de la scène qui les conduit à se surpasser. Et puis, bien entendu, celle par qui tout commence, Céline D., parfaitement campée par Véronique Claveau. Nous n’éviterons pas le cliché « Véronique Claveau… c’est Céline Dion » à son apogée, debout dans ce Titanique intemporel qui, de l’avis des créateurs, refuse presque littéralement et pratiquement de sombrer.
Au cours de ces 105 minutes ininterrompues, le monde dans lequel nous vivons (ou essayons de vivre) devient ce jardin d’Éden mythique où tous les excès sont permis sans que nous ayons besoin de nous racheter. Même si c’est jouissivement confus.
On ne vous dira rien sur l’intrigue, d’une simplicité débordante, non plus sur les plus de 15 chansons dont la plus célèbre (tirée du film incontournable de James Cameron) demeure la pièce centrale.
Au cours de ces 105 minutes ininterrompues, le monde dans lequel nous vivons (ou essayons de vivre) devient ce jardin d’Éden mythique où tous les excès sont permis sans que nous ayons besoin de nous racheter. Même si c’est jouissivement confus.
FICHE ARTISTIQUE PARTIELLE
Texte
Marla Mindelle
Constantine Rousouli
Tye Blue
Mise en scène
Tye Blue
Assistance à la mise en scène
Kaylee Harwood
Distribution
Véronique Claveau, Andre Anthony
Constant Bernard, Mariah Campos
Queenie, Mike Melino
Rose Messenger, Christopher King
Erica Peck, Michael Torontow
Seth Zosky, Tess Benger
Dave Comeau et Kaylee Harwood (stand-by)
Décors : Gabriel Hainer Evansohn, Grace Laubacher
Chorégraphie : Ellenore Scott, assistée de Lisa Rubin
Éclairages : Paige Seber
Costumes : Alejo Vietti, assisté de Louise Bourret
Consultant musical : Nicholas James Connell
Durée
1 h 45 min
[ Sans entracte ]
Public (suggéré)
Déconseillé aux moins de 14 ans
Diffusion & Billets @
Segal Centre
(Salle principale)
Jusqu’au 24 novembre 2024
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]