Trois fois rien
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 18 mars 2022
SUCCINCTEMENT.
Brindille, Casquette et La Flèche vivent au jour le jour. Mais leur situation précaire devrait changer du tout au tout le jour où ils gagnent au Loto. Encore faut-il pouvoir l’encaisser.
CRITIQUE.
★★★
texte
Élie Castiel
Un court, Le locataire (2013) et un premier long, une adaptation du précédent, Le petit locataire (2016) où l’on remarquait Philippe Rebbot et Antoine Bertrand, qu’on retrouve dans Trois fois rien. Trois mousquetaires sans nul besoin d’un d’Artagnan, des SDF, « sans domicile fixe », comme on dit dans l’Hexagone – ici, on dira « sans-abri » et autres petites variations. Le troisième c’est Francis, tel qu’incarné avec une féroce délectation, une révélation dans l’art de l’absurde post-moderne, Côme Levin, je-m’en-foutiste jusqu’à en devenir bouleversant.
Ils gagnent à la loterie. Le reste, même scénario que toujours. Il faut se débrouiller pour que ces « sans-papiers » ou presque prouvent qu’ils sont eux-mêmes.
Satire de la bureaucratie moderne, quelle que soit le pays en question, paperasse administrative qui ne finit jamais de s’accumuler. Mais une chose est certaine, les SDF savent bien se débrouiller selon les codes de la rue, libre, sans conditions, prenant tous les risques sans vraiment les prendre puisque pour eux, les gageures sont des routines du quotidien.
Pierrots
lunaires
Pour Nadège Loiseau, l’occasion donnée pour une mise en scène qui ressemble plus à un hommage fait de tendre câlins envers les oubliés, les indicibles car on ne les voit pas, on ne fait que les apercevoir, comme ça, par instinct. Ils font partie du portrait urbain.
Mais la caméra de Julien Meurice (plusieurs courts, quelques télés et des longs) n’a d’objectif que pour eux, faisant fi de faire attention aux autres, eux, elles filmé(es) selon un critère bien simple et efficace : le jeu de la caricature et de l’excès.
Dans un monde sans pitié (sans vraiment être trop dramatique), Loiseau propose un univers de la débrouille comme moyen de s’en sortir.
Et lorsque la vérité s’apprend au sujet d’un des trois copains, Trois fois rien virevolte vers le drame intime, maintes fois vu. Nicolas (excellent, comme d’habitude, Antoine Bertrand) a déjà été un homme parmi les autres, c’est-à-dire…
Et comme bonne fable qui finit bien, tout est bien qui finit bien.
La satire du début se transforme alors en comédie dramatique, succombant aux attentes d’un certain public. Et dans ce trio, Casquette (brillant Philippe Rebbot – il assure avec magnitude son élan aux origines casablancaises) avoue par contre son homosexualité, détail qui n’ajoute absolument rien au récit. Pourquoi cet interstice narratif?
Mais chacun à sa façon, par impulsion, ces trois Pierrots lunaires s’en tirent avec très peu de dégâts dans un monde devenu fou.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Nadège Loiseau
Scénario
Nadège Loiseau
Niels Rahou
Direction photo
Julien Meurice
Montage
Christophe Pinel
Musique
[ Artistes variés ]
Genre(s)
Comédie
Origine(s)
France
Année : 2020 – Durée : 1 h 30 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Three Times Nothing
Dist. [ Contact ] @
MK2 | Mile End
Classement
Visa GÉNÉRAL
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]