Un ours dans le Jura

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 10 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Michel et Cathy forment un couple usé par le temps et les difficultés financières. Un jour, Michel, pour éviter un ours sur la route, heurte une voiture et tue les deux occupants. Dans le coffre arrière…

CRITIQUE
Pascal Grenier

★★★

Délits

sous

la neige

 

Avec son troisième long métrage à titre de réalisateur, Franck Dubosc, souvent associé à la comédie populaire et à des rôles de sympathiques blagueurs, opère ici un véritable virage cinématographique en s’attaquant à un genre plus audacieux : le néo-noir. Avec Un ours dans le Jura, il prend le pari de s’éloigner des sentiers battus pour offrir une œuvre à la fois surprenante et rafraîchissante, même si elle n’échappe pas à quelques failles.

Malgré son titre, ce film n’a rien à voir avec le boursoufflé Cocaine Bear (Elizabeth Banks) alors que l’univers s’inspire clairement de l’univers de Fargo (les Coen) dans son approche décalée et ses personnages borderline, sans jamais atteindre la profondeur ou l’originalité de son modèle. Le récit, certes un peu tordu et parfois prévisible, déploie une intrigue qui oscille entre comédie noire et polar, qui possède un certain charme et même pimenté d’une légère dose de subversion. On s’amuse des péripéties des personnages, même si certains développements semblent tomber dans le déjà-vu, ce qui ne nuit cependant pas à la qualité de l’ensemble.

Prévisible et dans le même temps, subversif.

L’humour, moins lourd que prévu, trouve un équilibre entre le grotesque et la subtilité et où les rebondissements ne sont jamais uniquement là pour faire rire à tout prix. Quelques répliques bien senties, à la fois percutantes et pleines de dérision, pimentent le tout, donnant au film une dimension plus savoureuse qu’on ne l’attendait.

Bien sûr, Un ours dans le Jura n’est pas une révolution, mais il fait preuve d’une écriture plus aiguisée que ce à quoi on pourrait s’attendre de Dubosc… et c’est tant mieux.

La mise en scène exploite bien les paysages naturels du Jura enneigé et le rythme est soutenu. Le couple Calamy (toujours aussi délicieuse) et Dubosc (attachant) alors que Benoît Poelvoorde, fidèle à lui-même mais en bonne forme, incarne avec humour un rôle de flic aux multiples facettes, tandis que la galerie de personnages secondaires, tous plus colorés les uns que les autres, apporte de la légèreté à l’ensemble qui contraste avec certains aspects plus glauques de l’intrigue. Bien sûr, Un ours dans le Jura n’est pas une révolution, mais il fait preuve d’une écriture plus aiguisée que ce à quoi on pourrait s’attendre de Dubosc… et c’est tant mieux.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Franck Dubosc

Scénario : Franck Dubosc, Sarah Kaminsky
Direction photo : Ludovic Colbeau-Justin, Dominique Fausset
Montage : Audrey Simonaud
Musique : Sylvain Goldberg

Genre(s)
Comédie noire
Origine(s)
France
Année : 2024 – Durée : 1 h 53 min
Langue(s)
V.o. : français
Un ours dans le Jura

Franck Dubosc

Dist. [ Contact ] @
TVA Films
[ Gaumont ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]