Une belle course
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 20 janvier 2023
Madeleine, 92 ans, appelle un taxi pour rejoindre la maison de retraite où elle doit vivre désormais. Elle demande à Charles, un chauffeur un peu désabusé, de passer par les lieux qui ont compté dans sa vie, pour les revoir une dernière fois.
CRITIQUE.
★★★
texte
Élie Castiel
Les aveux
les plus doux
En 2005, nous avions apprécié Joyeux Noël, parmi les films de Christian Carion. Avec Une belle course, septième long métrage, un hommage à Line Renaud, 94 ans, et en ce qui a trait à Dany Boon, l’occasion de lui donner un rôle atypique qu’il défend avec une grâce à laquelle on ne s’attendait pas.
Le charme et la complicité opère après quelques minutes entre ce chauffeur de taxi déçu par le peu que la société peut lui offrir dans un nouveau siècle insensible, et la passagère, qui se dirige vers une résidence pour personnes âgées. Fin de vie, fin de parcours, souvenirs qui reviennent à la surface. Regrets, amours perturbantes, un fils qu’elle n’a pas vu depuis longtemps.
Entre le chauffeur et la voyageuse, des aveux de l’une et de l’autre, des vérités qu’on ne raconte pas à tout le monde, des secrets qu’on garde pour soi et pourtant… C’est à ce moment-là que Carion impose une écriture libre, parfois excessive dans ses révélations, mais prise par un sentiment d’immédiateté qui dépasse l’entendement. Autant pour elle que pour lui, se confesser. Ou avouer. Des aveux qui alourdissent le cœur, d’autres qui remettent la société actuelle en question. Et des arrêts imposés en cours de route par la voyageuse.
Merveilleux prétexte pour un tour (en format carte postale) de certains endroits de Paris, par une journée ensoleillé. Au regard de Madeleine, elle constate avec amertume que certains endroits ont changé. Le souvenir s’incruste dans la pensée. Ils ne sont pas toujours joyeux. C’est justement de Madeleine qu’il est surtout question, même si Charles, le chauffeur évoque aussi ses déboires.
Madeleine, Line Renaud, souveraine. Renaud, l’ancienne meneuse de revue, une des reines du Paris nocturne qu’on croyait à l’époque, éternel, même si aujourd’hui il retient un certain panache, aussi restreint soit-il. Chanteuse, comédienne, adulée par le public.
Au cours de cette « belle course », elle s’acclimate au personnage inventée par Carion, le possède dans toutes les époques de sa vie, comme si elle se payer un dernier tour de piste.
L’émotion, subtilement suggérée, remplace l’excès. Ensuite, une séquence finale où la notion de catharsis, de purification, de rédemption avec l’existence prend une forme dignement bouleversante dans une étreinte bien sentie entre le chauffeur, sa femme et leur jeune adolescente.
La mise en scène repose quasiment sur un huis clos à l’intérieur d’un taxi. En parallèles intermittents, des parcelles de vie, des amours brutales. Une vie qui se construit, une autre qui s’en va.
Et puis, l’arrivée au point de destination. L’émotion, subtilement suggérée, remplace l’excès. Ensuite, une séquence finale où la notion de catharsis, de purification, de rédemption avec l’existence prend une forme dignement bouleversante dans une étreinte bien sentie entre le chauffeur, sa femme et leur jeune adolescente. Et ne pas s’émouvoir, c’est gâcher bien sa journée!
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Christian Carion
Scénario
Christian Carion, Cyril Gely
Direction photo
Pierre Cottereau
Montage
Loïc Lallemand
Musique
Philippe Rombi
Genre(s)
Drame
Origine(s)
France
Année : 2022 – Durée : 1 h 29 min
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Driving Madeleine
Dist. [ Contact ] @
A-Z Films
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
Classement
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]