Vanishing Mélodies
CRITIQUE.
[ Danse ]
★★★★
texte
Élie Castiel
La peau n’a jamais été aussi manifeste, non pas dans sa pure physicalité, mais dans son rapport étroit au corps, plus précisément viscéral, intellectif ; également, un lien propre à soi et à l’autre, pour ne pas rester seul. Une symbiose fascinante qui va de pair à ce récit, car il s’agit également de théâtre à deux voix, celle de Brigitte Saint-Aubin et l’autre de Louise Cardinal. Elles exploitent sciemment le décor grâce à la mise en scène, simple mais précise, d’Eric Jean.
Vidéo à l’arrière-scène aidant, en plus d’un décor des plus conceptuels, elles parlent de l’absence, de la mémoire, des liens qui unissent deux corps, de sensualité et surtout de désir disparu et qu’on aurait voulu renaître.
Pour accentuer le propos, Alexis Dumais crée un univers musical des plus intrigants, juxtaposé à un concept-son qui procure une des plus étranges sensations. Mais une destinée au plus large public qui répond favorablement à cet appel. Comme s’il arrivé de loin.
D’épiderme et de sensualité
Et puis, la voix du célèbre Montréalais Patrick Watson, discernable, particulière, poétisant le moment, à la syntaxe des plus joliment précises, faisant des mots une sorte de reconstitution de la pensée créatrice. Elle peut séduire comme son contraire, faut-il justement souligner. Juliano Nunes et Anne Plamondon, les deux chorégraphes, ont bien saisi l’espace watsonien dans tout son élan et sa particularité.
Mais ce qui nous semble le plus étonnant, c’est bel et bien de constater que ce Vanishing Mélodies retourne aux sources premières des Ballets Jazz, celles du créateur-en-maître Eddy Toussaint – soit-dit-en passant, il mérite un bel hommage.
Impossible de ne pas constater, pour les puristes, cette sensation de nostalgie, de mélancolie qui, tout en célébrant la danse moderne, jette un regard attendrissant, bouleversant sur une autre époque, la belle fondatrice, celle qui a vu naître cette compagnie illustre montréalaise et dont le principe premier était de simplement danser. Parfaitement. Librement.
La cadence est variée, les pas s’entremêlent dans une variation entre le solo, les pas de deux incontournables et ce désir de s’attacher au texte, sans concessions, s’ouvrant à la théâtralité sans nécessairement se départir de la chorégraphie.
Impossible de ne pas constater, pour les puristes, cette sensation de nostalgie, de mélancolie qui, tout en célébrant la danse moderne, jette un regard attendrissant, bouleversant sur une autre époque, la belle fondatrice, celle qui a vu naître cette compagnie illustre montréalaise et dont le principe premier était de simplement danser. Parfaitement. Librement.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Création
Eric Jean
Mise en scène
Eric Jean
Dramaturgie
Pascal Chevarie
Chorégraphie
Juliano Nunes
Anne Plamondon
Concept sonore et musical
Alexis Dumais
Décor
Pierre-Etienne Locas
Éclairages
Cédric Delorme-Bouchard
Vidéo
Julien Blais
Costumes
Marie Chantale Vaillancourt
Interprètes
Les danseuses et
les danseurs des Ballets Jazz
Comédiennes
Brigitte Saint-Aubin
Louise Cardinal
Production
Danse Danse
Durée
1 h 10 min
[ Sans entracte ]
Diffusion @
Place-des-Arts
[ Théâtre Maisonneuve ]
Jusqu’au 06 novembre 2021
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]