Les vieux chums
P R I M E U R
Sortie
Vendredi 21 mai 2021
SUCCINCTEMENT.
De retour à Saint-Hyacinthe, sa ville natale, Pierrot souhaite faire la paix avec son passé, réalisant du coup qu’il doit faire face à une réalité incontournable.
CRITIQUE.
★★★
texte
Élie Castiel
Le nouveau film de Claude Gagnon est (finalement) une sorte de suite après des décennies, à son inoubliable Larose, Pierrot et la Luce (1982), comme si le passage du temps le poussait à remettre les choses en question, les pendules à l’heure, non pas regretter les choses du passé, mais voir le présent, ou ce qui reste, avec grâce, une sorte de soleil intérieur qui défie tout.
Dès le début, nous savons déjà quelle sera la fin. Car pour le cinéaste de Visage pâle (1985), Meilleur film canadien au défunt Festival des films du monde, point de suspense de ce côté, mais une tentative de suivre les personnages dans leur chemin respectif.
Et pourtant, rien ne semble se passer dans cette histoire d’amitié, sentiment auquel Gagnon semble croire comme cheval de batail face à un monde qui ne sait plus où il s’en va et où le verbe est important, voire primordial.
Parler de la
finitude
avec discrétion
Ce n’est peut-être pas le meilleur du cru de Claude Gagnon, mais force est de souligner son enthousiasme devant un tel projet. Car réaliser, c’est sans doute et plus que tout, une aventure foncièrement personnelle.
Nostalgie d’un passé plus harmonieux, conforme à nos ambitions, désirs, luttes politiques sans aucun doute; ou peut-être réflexion sur la vieillesse qu’on ne peut combattre qu’en l’amadouant. Toujours est-il que Les vieux chums est un film joyeusement triste, s’en tenant parfois aux banalités qui traversent notre quotidien. Mais il suffit de revoir une connaissance qu’on n’avait pas vu depuis un certain temps pour que les choses aillent mieux.
Et la différence entre les villes de région et le centre urbain qu’est Montréal, c’est aussi rendre compte de cette réalité. Un rythme autre, une façon de voir la vie. Même si dans ces territoires, grâce aux nouvelles technologies ou à la condition humaine, tout aussi peu se passer.
Patrick Labbé (Pierrot) constitue la pierre angulaire du drame, jonglant avec diverses variations en ce qui a trait à son jeu. Paul Doucet, comme d’habitude, habillant les rôles exigeants et différents avec une aisance remarquable. Et la présence du Québécois d’origine marocaine, Hassan El Fad (Abdel), marquant du même coup la diversité, élément de plus en plus incontournable dans le cinéma québécois.
L’idée est venue à Claude Gagnon suite au décès d’un « vieux chum », qu’il affectionnait. Parler de la mort, comme parler de la vie. L’apaiser même si on a recours p à des rituels presque sacrés, comme celui dans ce film où la mer prend une place importante, en quelque sorte purifiant le corps du défunt dans son ultime voyage.
Ce n’est peut-être pas le meilleur du cru de Claude Gagnon, mais force est de souligner son enthousiasme devant un tel projet. Car réaliser, c’est sans doute et plus que tout, une aventure foncièrement personnelle.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Claude Gagnon
Scénario
Claude Gagnon
Direction photo
Michel St-Martin
Montage
Claude Gagnon
Musique
Daniel Toussaint
Genre(s)
Drame
Origine(s)
Canada [Qc]
Année : 2020 – Durée : 1 h 49 min
Langue(s)
V.o. : français
Les vieux chums
Dist. [ Contact ] @
Maison 4 :3
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]