Riders of Justice

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 21 mai 2021

SUCCINCTEMENT.
Après avoir découvert que la mort accidentelle de sa femme était un assassinat soigneusement planifié, Markus, un militaire, jure de se venger.

LE FILM
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

Un justicier

dans la ville

Il n’est pas question pour Mads Mikkelsen, dont la carrière est devenue internationale, de se mettre dans la peau des derniers personnages incarnés par Liam Neeson dans ces films de vengeance, même si la trame narrative dans Riders of Justice peut le laisser croire.

Mikkelsen, ici Markus, un militaire en mission, a décidé de venger la mort de son épouse, même si sa fille adolescente le somme d’arrêter en raison de la brutalité des assassins. Qu’importe, puisque pour Anders Thomas Jensen (quelques courts et longs métrages), à mon sens, qu’on découvre ici, la mise en scène est le point central d’un film qui joue avec les genres, drame d’action, psychologique, comédie, satire, passant de l’un à l’autre avec une agilité étonnante. Mais aussi avec les tonalités, un humour de tous les instants qui se traduit par des scènes imbattables et un dialogue percutant, la direction photo également et notamment le montage qui garantit la transition d’un genre à l’autre avec une acuité extraordinaire.

Opter pour la vie de famille sans conditions, ou presque / Photo : @ Rolf Konow

L’entrée en scène d’un groupe de perdants qui se croient invulnérables même si au fond ils servent quand même à quelque chose malgré leurs petits et grands incidents de parcours, constitue un lien important à cette suite de situations inattendues qui vont de l’extrême au plus attendrissant, donnant l’occasion aux protagonistes de répondre astucieusement aux évènements. Mais Mikkelsen est celui par qui le film s’organise, invitant le geste, le mouvement, tout ce qui entoure toute production cinématographique qui se distingue. Il est, dans Riders of Justice, un capitaine impitoyable.

La présence d’un prostitué masculin, que nous croyons au début non essentielle à la continuité du récit, devient un personage pivot à mesure que les choses prennent une tangente dangereuse.

Le film de Jensen est libre de toute contrainte, alliant les genres avec une dextérité et une liberté contagieuses, le cinéaste se livrant parfois à des exercices de styles qui ravissent l’œil, projettent des petits discours sur la condition humaine et rappellent sans cesse que le cinéma, tout en livrant des éléments formels, est aussi un divertissement, qu’il peut parfois altérer la réalité en l’embellissant de sentiments humains ou au contraire, la foudroyant d’actes innommables.

La présence d’un prostitué masculin, que nous croyons au début non essentielle à la continuité du récit, devient un personage pivot à mesure que les choses prennent une tangente dangereuse.

Vivre intensément le deuil, agir selon ses pulsions, se venger au nom de la justice, opter après cela pour la vie de famille sans conditions, ou presque,  et l’amitié pure. Au cinéma, comme parfois dans la vie, ces tonalités font partie du réel. Courageux, outrageusement divertissant.

Réalisation
Anders Thomas Jensen

Scénario
Anders Thomas Jensen
D’après une idée de Nikolaj Arcel
& de Anders Thomas Jensen

Direction photo
Kasper Tuxen

Montage
Anders Albjers Kristiansen

Nicolaj Momberg

Musique
Jeppa Kaas

Anders Thomas Jensen

Genre(s)
Comédie noire

Origine(s)
Danemark

Année : 2020 – Durée 1 h 56 min

Langue(s)
V.o. : danois / s.-t.a.

Retfærdighens Ryttere

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

En salle(s) @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]