Festival Plein(s) Écran(s) 2022

ÉVÈNEMENT
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texte
Luc Chaput

Akram

En janvier depuis six ans, un festival montréalais présente en ligne pour tous les internautes une sélection de courts métrages québécois et francophones. Cette année, un site internet est venu s’ajouter à ses offres via les réseaux sociaux pour ceux et celles qui ne les emploient pas pour des raisons diverses. Le festival est gratuit et une sélection est disponible chaque jour d’ici le 23 janvier. Voici quelques-uns de ces films que nous avons pu voir ou revoir.

Croquis

de divers mondes

Les grandes claques

   Les grandes claques d’Annie St-Pierre fait le tour des manifestations internationales depuis un an et mérite tous les éloges qu’il a pu recueillir. L’allure d’une réunion familiale du temps des fêtes en 1983 est modifiée par l’arrivée d’un père qui vient chercher dans la famille de son ex-épouse ses deux jeunes enfants. Le caractère exigu des lieux augmenté par la présence d’un trop grands nombre, les impairs, les rires et les réactions sont insérés par la réalisatrice d’une manière tellement réaliste que le spectateur se retrouve à l’intérieur de cette maison et de son intrigue. Il est à espérer que cette production, déjà choisi dans la courte liste des Oscars, fera partie du quintette final comme Frimas de Marianne Farley. Dans un avenir pas si éloigné, l’avortement est redevenu illégal et les pratiques ont changé. Une femme s’embarque dans un court et terrible voyage au bout de cette horreur décrite avec une froideur clinique que l’on ne souhaite évidemment à personne.

Frimas

   Sur le toit d’un immeuble montréalais, une petite fille, Mery-Rose, discute avec son grand-père de leur famille, de ses origines et de leurs souhaits. La cinématographie augmente le caractère lumineux de l’ensemble malgré des incidences plus sombres. Les fils de la transmission peuvent ainsi se tisser dans Fragments, court portrait de Aline-Sitoé N’DIAYE.

Fragments

   Une cinéaste canadienne d’origine japonaise se souvient des relations maladroites qu’elle avait avec son père simple employé à l’école qu’elle fréquentait et de sa sollicitude à la maison et lors de leurs sorties d’exploration en forêt. L’animation en volume crée une distance bienvenue dans cet hommage à l’amour parental qu’est In the Shadow of the Pines d’Anne Kozumi.

   Dans la sélection du festival de Namur, Akram de Adrien Berlandi et Michiels Broothaerts nous transporte à Bruxelles dans les organisations d’aide aux réfugiés par le biais d’une recherche urgente. Un musicien découvre un autre aspect de ces existences dans cette réalisation à hauteur d’homme qui bénéficie de la présence de deux membres d’une même famille.

   Une comédie policière bien amenée, Monsieur Cachemire, de Iouri Philippe Paillé côtoie dans ce dédale d’une quarantaine d’œuvres une comédie satirique Au plaisir les ordures de Romain Dumont dans laquelle un premier ministre reçoit au petit déjeuner des éboueurs. Pour une rencontre alliant condescendance et poésie.

Monsieur Cachemire

Des cinémas d’art et d’essai reprendront en début de programme quelques-uns de ces films qui auront été ainsi lancés vers la notoriété par ce festival qui continue d’élargir sa place.