EO

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 25 novembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Sur son chemin, EO, un âne gris aux yeux mélancoliques, rencontre des gens bien et d’autres mauvais et fait l’expérience de la joie et de la peine, mais jamais, à aucun instant, il ne perd son innocence.

Cassandre et son compagnon de cirque, EO.

L’âne

mélancolique

qui

regardait

les

Hommes

mal

se

comporter

 

 

Le FILM
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel
Octogénaire, mais toujours empreint d’une farouche énergie, communicante, Jerzy Skolimowski (est-ce essentiel de rappeler ses films qui ont vraiment compter?) poursuit son parcours cinématographique et cette fois-ci, à 84 ans, jonglant avec le médium, oscillant entre le drame fictionnel et l’expérimental revendicateur.

Angles d’approches propices à sa mise en scène où les silences prennent une allure particulière, les paroles sont isolées, les phrases prononcées courtes, sans trop d’explications. Seules comptent les intentions, celles des individus, essentiellement les hommes, plus que les femmes, parfois vaguant à leurs occupations sans se soucier du reste. Dans d’autres occasions, plus fréquentes, assumant leur agressivité légendaire, leur maltraitance des animaux, leur fanatisme, par exemple, face à match de foot où, par défaut, il faut un perdant et qu’on a recours à l’excès pour calmer ses ardeurs.

D’où la caméra amoureusement aventureuse ou, au contraire, inquiétante et survoltée de Michal Dymek – Supernova, 2019, de Bartosz Kruhlik. Et puis EO, l’âne en question qui, suite à sa libération d’un cirque en raison des revendications et protestations de militants pour la cause animale, se retrouve seul, errant d’un endroit à l’autre d’une Europe en perdition.

L’originalité du film réside dans son regard, à hauteur d’équidé, cherchant constamment à situer le plan dans des réalités parallèles. Les lumières changent constamment, du rouge éclatant (sang) aux bruns sombres d’une terre parfois inhospitalière.

Et si EO était en quelque sorte le bilan d’une œuvre cinématographique conquise par l’étude de l’âme humaine? Nous sommes en mesure de supposer que le cinéaste a encore beaucoup de choses à dire, que son odyssée-cinéma n’a pas encore atteint sa conclusion. Et c’est tant mieux ainsi. EO est un film moderne, prenant des risques énormes avec sa construction intentionnellement biscornue, jouant avec les formes, les cadres, les plans qui passent d’une limpidité étonnante à d’autres du domaine quasi de l’indicible.

Des yeux mélancoliques qui regardent tout droit devant.

Peux-ton expliquer la présence d’Isabelle Huppert dû au fait que le film est un clin d’œil au classique Au hasard Balthazar, de Robert bresson? Toujours est-il que sa présence, comme le reste des individus montrés, est passagère. Hommage à la star du cinéma français? Proposition amicale?

EO, l’âne en question, personnage principal qui conserve tout au long de cet étrange parcours, une neutralité face aux évènements, aux agissement de celles et ceux qui l’entourent. Ses yeux affichent une mélancolie prenante, attachante, déchirante pour l’âme.

EO, pourra-t’il finalement retrouver Cassandre, sa maîtresse, la vedette du cirque qui ne l’a jamais oublié? Le plan final est sec, sans compromis, féroce, brutal. C’est ainsi que sont parfois faits les films qui comptent.

Dans le même temps, c’est aussi le regard du réalisateur, celui qui, à travers ses films, a parcouru l’histoire des sociétés et qui, dans ce film, préfère que les spectateurs tirent leurs propres conclusions.

L’espace vital que suggère Skolimowski est fait d’amoncellements de ferrailles, d’animaux de pâture pas toujours élevés naturellement ou encore des images saisissantes que nous vous laissons le soin de découvrir.

EO, pourra-t’il finalement retrouver Cassandre, sa maîtresse, la vedette du cirque qui ne l’a jamais oublié? Le plan final est sec, sans compromis, féroce, brutal. C’est ainsi que sont parfois faits les films qui comptent.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jerzy Skolimowski

Scénario
Ewa Piaskowska
Jerzy Skolimowski

Direction photo
Michal Dymek

Montage
Agnieszka Glinska

Musique
Pawel Mykietyn

Jerzy Skolimowski.
Il reste des choses à dire.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Pologne
Italie

Année : 2021 – Durée : 1 h 28 min

Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.a. ou s.-t.f.
Hi-Han

Dist. [Contact] @
Enchanté Films
[ FilmsWeLike ]

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

 

 

Diffusion @
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc
[ Cinémathèque québécoise ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]