Glass Onion: A Knives Out Mystery

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Mercredi 23 novembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Le détective Benoit Blanc se rend en Grèce pour tenter de résoudre une énigme impliquant une galerie de suspects hauts en couleurs.

CRITIQUE.

★★ ½

texte
Pascal Grenier

Les

invitations

dangereuses

Après le succès-surprise de Knives Out en 2019, Rian Johnson signe un luxueux contrat avec Netflix. Glass Onion : A Knives Out Mystery n’est pas une suite directe au premier film, mais bien une nouvelle enquête indépendante avec le personnage de Benoit Blanc (à nouveau campé avec panache par Daniel Craig), dixit le meilleur détective sur la planète. À l’instar des romans d’Agatha Christie mettant en scène le célèbre Hercule Poirot, ce nouveau film propose un tout nouveau mystère (sorte de jeu ludique entre amis et influenceurs), un tout nouvel emplacement (l’île de Spetses en Grèce), une toute nouvelle distribution (seul Craig est de retour) mais surtout, une toute nouvelle mécanique dans la façon d’aborder le mystère. Et c’est justement cette nouvelle «mécanique» qui fait défaut.

À la manière d’un whodunit.

Dans Knives Out, Johnson s’amusait avec le genre tout en y respectant les codes et les rouages propres au film à énigme du type whodunit. Mais cette fois-ci, bien qu’on retrouve avec un certain plaisir le personnage coloré et pointu du détective Blanc, cette structure est trop bien calibrée et huilée pour être convaincante. Axée davantage sur l’humour, l’intrigue prend un temps fou avant de démarrer et que le film prenne une nouvelle direction à mi-chemin. Pour les amateurs inconditionnels du genre, on retrouve bien entendu un nombre de rebondissements et de surprises. Toutefois, l’intérêt accordé dépend essentiellement à l’attachement (ou le détachement) porté à ce milliardaire (Edward Norton) vivant sur cette île vierge et sa bande de copains venus lui rendre visite.

[ … ] entre nous, si vous voulez voir une analyse sur le déclin moral autour de la nouvelle culture de l’argent et des influenceurs je vous conseille plutôt de vous rabattre sur Triangle of Sadness de Ruben Östlund, certes, radicalement différent dans sa conception et malgré ses défauts, demeure quand même un film bien plus dénonciateur et ravageur que cet « Oignon de verre ».

Mais en cherchant à vouloir faire autrement que de répéter une recette à succès, Johnson délaisse l’esprit acide du film précédent pour une approche plus légère, à l’humour parfois forcé. Un monde luxueux de chic et toc aux personnages peu attachants et aussi minces et fades que du papier carbone. Et c’est ce qui nuit à l’ensemble puisqu’il ne reste que la façon (suffisante) dont Johnson va jouer à nouveau avec les codes du genre même si, au final, on ne retient que l’artificialité de sa mise en scène autant dans la construction de l’intrigue et du suspense que dans sa flamboyance finale. Et entre nous, si vous voulez voir une analyse sur le déclin moral autour de la nouvelle culture de l’argent et des influenceurs je vous conseille plutôt de vous rabattre sur Triangle of Sadness de Ruben Östlund, certes, radicalement différent dans sa conception et malgré ses défauts, demeure quand même un film bien plus dénonciateur et ravageur que cet « Oignon de verre ».

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Rian Johnson

Scénario
Rian Johnson

Direction photo
Steve Yedlin

Montage
Bob Ducsay

Musique
Nathan Johnson

Genre(s)
Comédie policière

Origine(s)
États-Unis

Année : 2022 – Durée : 2 h 19 min

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française

Glass Onion : Une histoire à couteaux tirés

Dist. [ Contact ] @
Netflix
[ Equinoxe Films ]

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]