Le tigre et le président

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 25 novembre 2022

SUCCINCTEMENT.
En remettant une décoration à une gueule cassée, poilu de la Grande guerre, le président lui donne l’accolade, ce qui lui amène des commentaires désobligeants.

Un

président

à

la

Belle Époque

CRITIQUE.

★★★

Juste après la Première guerre mondiale, Paul Deschanel, membre de
l’Académie française, est élu président de la République par un vote
des députés et sénateurs réunis en congrès. Deschanel l’a emporté face
à Georges Clemenceau, dit le Père la Victoire et hôte des négociations
du traité de Versailles.

texte
Luc Chaput
           Deschanel veut redonner du relief et du poids à la fonction de président qu’il considère comme le summum de sa carrière après un parcours majeur à l’Assemblée nationale. Il est toutefois enfermé dans le rituel quotidien de sa fonction, fait d’inaugurations de monuments aux morts, de signatures de décrets et de lois et de représentations de l’État auprès des corps constitués.

La mise en scène de Jean-Marc Peyrefitte, imitant alors le style des actualités cinémas de ce temps et lui rajoutant une entraînante musique classique, détaille habilement ce côté sisyphéen de l’emploi. Le scénario du réalisateur et de Marc Syrigas construit sa comédie politique sur l’affrontement entre ces deux hommes si différents mais capables tous deux de piques et d’envolés oratoires.

À armes égales en ce qui a trait à la rhétorique du discours.

Jacques Gamblin redonne de l’aplomb à ce président incompris en en montrant ses faiblesses et ses forces. André Dussolier endosse avec appétit l’habit de Clemenceau qui aurait comploté en sous-main contre ce rival. Cela serait du domaine de la fiction. La chronologie est entre autres inexacte sur le voyage triomphal de Clemenceau et de son épouse américaine aux États-Unis. Alexandre Millerand, tel qu’interprété avec délectation par Christian Hecq, aurait été un adversaire plus plausible mais sa notoriété était insuffisante pour en faire une tête d’affiche avec ce président qui ne dura que sept mois au pouvoir. De plus Anna Mouglalis aurait dû être une femme du monde recevant dans son salon les deux hommes politiques plutôt que cette demoiselle de chic maison de tolérance comme l’on disait alors.

Jacques Gamblin redonne de l’aplomb à ce président incompris en en montrant ses faiblesses et ses forces. André Dussolier endosse avec appétit l’habit de Clemenceau qui aurait comploté en sous-main contre ce rival.

Le caractère de modernité de plusieurs des propositions du président qu’il voulait énoncer dans un discours qu’il n’a pu prononcer est pourtant bien mis en évidence. L’épisode de la chute du train est mené avec une belle fantaisie mais le long métrage dans son ensemble est passé en partie à côté de son sujet par une inadéquation dans le traitement du ridicule et du tragique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jean-Marc Peyrefitte

Scénario
Jean-Marc Peyrefitte
Marc Syrigas

Direction photo
Lubomir Bakchev

Montage
Florent Vassault

Musique
Matthieu Lamboley

Jean-Marc Peyrefitte, au centre, portant casquette.
Faut-il prendre tout cela au sérieux?

Genre(s)
Comédie satirique

Origine(s)
France

Belgique

Année : 2022 – Durée : 1 h 37 min

Langue(s)
V.o. : français

Le tigre et le président

Dist. [ Contact ] @
TVA Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]