Cheta Singh

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 1er septembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Quelque part au Pendjab, dans un petit patelin, Paala mène une vie simple et satisfaisante, entouré des siens. Mais des administrateurs corrompus du village vont lui rendre la vie difficile. Pourra-t-il se défendre contre leurs agissements.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★½

Rien de nouveau dans le firmament Pollywood (le Bollywood made in Punjab), officialisé depuis quelque temps par l’émergente industrie cinématographique dans cette région de l’Inde aux us et coutumes différents de leurs corollaires « hindi », le cinéma étant le moyen de communication le plus dynamique, engagé et persuasif dans le pays, aujourd’hui, le plus peuplé de la planète.
Sauf que dans le cas de Cheta Singh, il s’agit du premier long métrage d’Ashish Kumar, nouvel ambassadeur du cinéma osant le tout pour le tout, tout à fait conscient des obstacles et fausses pistes d’un premier essai dans le long face à des concurrents qui ne comptent pas laisser leur place.

La première trouvaille et non la moindre, le choix de l’acteur principal, Prince Kanwaljit Singh, plus de quarante productions à son actif, dont quelques-unes en post-production.

Acteur accompli. Forte gueule, changeante d’un film à l’autre, alliant la comédie et le « action film » avec une facilité débordante, assumant sa démarche artistique qui consiste à se mettre dans la peau du personnage avec une habileté et un naturel déstabilisant.

Et c’est ce qui rend son charisme cinématographique d’autant plus énigmatique. Une tendresse ordinaire, une humanité extraordinaire, selon les circonstances. Et soudain, envahi par les cordes sensibles d’un scénario qui brise astucieusement et d’un coup la suite d’un récit sur la vengeance, une nouvelle tête s’affiche, sorte de monstre ordinaire qui revêt les habits du châtiment, d’une perte de réalité au profit d’un monde intérieure qui transforme le genre dont il est question en extraordinaire film où la violence prend des accents d’esthétique visuelle inusitée.

La vengeance

est un plat

qui se

mange froid

Faire vibrer le jeu d’acteur au diapason du plan.

Kumar, le réalisateur-en-chef, veut séduire à tout prix. Il est totalement conscient qu’il a mis en scène un film grand public, en Inde et dans quelques parties du monde, dont la Grande-Bretagne, interdit aux moins de 18 ans – ici, au Québec, pour des raisons que j’ignore, pour les 13 ans et plus, et pour les moins de 13 ans, si accompagnés d’un adulte; je n’ai jamais vu un classement aussi hypocrite. Mais bon, ceci est une autre histoire, sujette à débat.

La force du scénario réside qu’à partir d’un scénario maintes fois rebattu dans le cinéma indien, toutes localités confondues, deux films se profilent; d’une part, une histoire de corruption, d’assassinats et de pouvoir envers, dû aux circonstances, contre des petites gens; de l’autre, et c’est la partie la plus intéressante, les prémisses d’une vengeance qui s’assemblent petit à petit pour devenir un véritable film de genre.

Nulle rédemption émanant autant du scénariste (et compositeur de la musique) Rana Jethuwal que du réalisateur. Film coup de poing qui ne prend son ampleur totale que dans la dernière partie. Le reste de la distribution, impeccable.

Le récit se transforme en opéra-gore, les faits et gestes de ce vengeur en haillons et au visage rempli de cicatrices (vous apprendrez pourquoi) sont filmés par Mohan B. Varma (plus de vingt mises en images à son actif) avec autant de corporalité que de sens de l’excès plastique – certains plans sont d’ailleurs fascinants, de vrais portraits de brutalités harmonisées.

Initialement, Paala (est un homme simple, croit en Dieu et au vertus du partage comme l’ensemble des gens de son village. Et puis, dans cette deuxième partie, il se transforme en monstre sanguinaire qui a perdu toute notion de réalité.

Nulle rédemption émanant autant du scénariste (et compositeur de la musique) Rana Jethuwal que du réalisateur. Film coup de poing qui ne prend son ampleur totale que dans la dernière partie. Le reste de la distribution, impeccable. Et pour le cinéma du Pendjab, une nouvelle percée respectable.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Ashish Kumar

Scénario
Rana Ishtuwal
Direction photo
Mohan Bivarma
Montage
Rohit Dhiman
Musique
Rana Jethuwal

Ashish Kumar

Genre
Thriller
Origine
Inde
Année : 2022 – Durée : 2 h 15 min
Langue
V.o. : pendjabi, s.-t.a.

Cheta, the Lion

Dist. [ Contact ] @
Imtiaz Mastan
[ Omjee Star Studios ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]