Les noces de Figaro
@ Place des Arts
[ OPÉRA ]
L’approche
conventionnelle
peut être
garante
d’efficacité
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★ ½
La formule traditionnelle en ce qui a trait aux costumes d’époque et à l’ensemble de la production est toujours gagnante. Il s’harmonise avec la musique du grand maître et mine de rien, attire l’attention, toujours grandissante, de ce classique de l’art lyrique.
Au pupitre, le (très) jeune Nicolas Ellis, dont la carrière artistique se déploie à une vitesse de croisière exceptionnelle, utilise le bâton et le mouvement avec un enthousiasme contagieux, optant pour une « mise en musique » aussi enchantée que mordante, dans le bon sens du terme.
Rien à lui reprocher sur ce plan; idem pour l’ensemble orchestral. Pour les voix, portantes, alimentées par un texte dissuasif de Da Ponte. Mais tout aussi bien d’ajouter que dans le mouvement, l’utilisation de l’espace scénique et les transitions, sans doute que des artistes trop pris par l’hyper-technicalité de la mise en scène de Stephen Lawless, une aventure à qui il manque une certaine « âme »; en quelques mots, ces moments où l’émotion l’emporte sur tout et nous extasie sans cesse.
Certes, il y en a, deux ou trois de ces temps qui nous font chavirer, mais pas assez pour un Mozart ou n’importe quel autre auteur, des moments où le jeu des éclairages amplifie ce qui se passe sur scène.
Les portes, les fenêtres, tout ce qui se cache ou se révèle, s’ouvrent et se ferment sans arrêt ; on le comprend, c’est en accord avec un récit sur ce qu’on veut cacher ou découvrir. Un véritable jeu de l’amour et du hasard qui résonne encore de nos jours, même si à d’autres niveaux.
[ … ] l’affiche du spectacle qui circule un peu partout dans les rues de la métrople n’a rien à voir avec ce que vous verrez sur scène. Mais à bien y penser, renferme toute la quintessence moralement binaire de l’écrit de Da Ponte.
La Canadienne Kirsten MacKinnon (Comtesse Almaviva) déploie une sensualité aussi digne que combattant et promet quelques tours de chants inoubliables. Le Figaro de Leon Košavić tient bon, à tous les coups, face à une distribution-personnages qui circulent autour de lui, presqu’entièrement constituée de membres de l’Atelier lyrique de l’OdM. Place à une relève qui laisse paraître une ardeur et une faculté d’expression établies.
Et à propos, l’affiche du spectacle qui circule un peu partout dans les rues de la métrople n’a rien à voir avec ce que vous verrez sur scène. Mais à bien y penser, renferme toute la quintessence moralement binaire de l’écrit de Da Ponte.
FICHE ARTISTIQUE
LE NOZZE DI FIGARO
Les Noces de Figaro / The Marriage of Figaro
Compositeur
Mozart
Livret
Lorenzo da Ponte
Pupitre
Nicolas Ellis
Mise en scène
Steven Lawless
Distribution
Leon Košavić (Figaro)
Andrea Núñez (Susanna)
Hugo Laporte (Comte Almaviva)
Kirsten MacKinnon (Comtesse Almaviva)
Katie Fernandez (Cherubino)
Rachèle Tremblay (Marcellina)
Ainsi que…
Scott Brooks, Emma Fekete,
Angelo Moretti, Mattew Li
Décors
Leslie Travers
Costumes
Leslie Travers
Éclairages
Thomas C. Hase
Chorégraphie
Eric Sean Fogel
Durée
3 h 10 min
[ Incl. 1 entracte ]
Diffusion @
Place des Arts
[ Salle Wilfrid-Pelletier ]
Représentations
Jusqu’au 1er octobre 2023
19 h 30
Dimanche 1er octobre : 14 h
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]