The Killer
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 27 octobre 2023
Un assassin implacable commence à développer peu à peu une conscience entre le bien et le mal.
CRITIQUE
Pascal Grenier
★★★
Fastidieux
et méthodique
Adaptation de la série de bandes dessinées françaises Le Tueur, écrite par Matz et dessinée par Luc Jacamon, The Killer marque un retour au cinéma de genre pour le réalisateur de Fight Club et The Social Network. Ce film mettant en vedette Michael Fassbender dans le rôle d’un tueur froid et solitaire marque aussi les retrouvailles près de 30 ans plus tard pour Fincher avec son scénariste de Se7en (Andrew Kevin Walker), LE film qui a rendu célèbre le réalisateur maintenant âgé de 61 ans.
Sans être dépourvu d’intérêt, The Killer est loin d’être l’oeuvre la plus originale dans la carrière de ce virtuose et cinéaste trop souvent chouchouté et louangé par la critique mondiale. Divisé en six chapitres se déroulant dans des villes différentes, on suit le parcours de ce tueur méthodique à travers ses pensées qui s’exprime sous forme de voix off. Ce procédé narratif s’avère un peu lourd et gâche un peu notre plaisir et donne l’impression générale de voir un remake du chef-d’oeuvre Le samouraï de Jean-Pierre Melville avec Alain Delon revu et corrigé par un personnage qui prend des allures de sociopathes.
La meilleure scène se trouve malheureusement au début avec cette longue séquence à Paris qui renvoie à la brillante scène d’ouverture de The Mechanic de Michael Winner avec Charles Bronson dans le rôle d’un tueur professionnel et silencieux à l’exception que cette fois-ci on y ajoute la voix off à la Patrick Bateman (le personnage de fiction imaginé par Brett Easton Ellis dans son ouvrage American Psycho). Ainsi, on entend ce que pense le personnage et ce que l’on voit en réalité.
Le scénario emprunte les nombreux clichés associés au genre à savoir un tueur organisé et consciencieux qui prépare sa vengeance suite à une mission ratée et des représailles qui ont mal tourné. Fincher bâtit son film autour de ce mince canevas en se concentrant sur la devise de ce tueur qui consiste à « s’en tenir au plan et ne jamais improviser. »
The Killer prend trop souvent des allures de produit typiquement Netflix avec les nombreux défauts et reproches habituels comme les placements éhontés de produits et un style visuel léché qui compensent pour un sérieux manque de substance.
On peut voir cette devise comme une analogie sur les méthodes de travail du réalisateur lui-même dont la réputation de maniaque du contrôle et de précision méticuleuse le suit depuis le début de sa carrière. Ainsi, la facture visuelle et l’ambiance sonore ainsi que l’excellente trame atmosphérique du duo Reznor/Ross sont irréprochables et confirme que le cinéaste est un technicien hors pair. Fincher s’offre même un petit moment de bravoure avec cette scène d’un affrontement sanglant dans une maison en Floride, un des moments forts du film.
Toujours est-il qu’au final, The Killer prend trop souvent des allures de produit typiquement Netflix avec les nombreux défauts et reproches habituels comme les placements éhontés de produits et un style visuel léché qui compensent pour un sérieux manque de substance.
Et ce n’est pas en justifiant les actes de son personnage froid et cynique, et par le manque de valeurs dans la société actuelle contemporaine que le film offre nécessairement quelque chose à dire.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
David Fincher
Scénario
Andre Kevin. D’après la BD
d’Alexis ‘Matz’ Nolent
Dessins de Luc Jacamon
Direction photo
Erik Messerschmidt
Montage
Kirk Baxter
Musique
Trent Reznor
Atticus Ross
Genre(s)
Suspense
Origine(s)
États-Unis
Année : 2023 – Durée : 1 h 58 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
Le tueur
Dist. [ Contact ]
Netflix
[ Equinoxe Films ]
Diffusion @
Cinéma du Parc
Visa de classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]