The First Omen

 PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 5 avril 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Envoyée à Rome pour entrer au service de l’Église, une jeune Américaine est bientôt confrontée à des forces obscures qui l’amènent à remettre en question sa propre foi.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

 

Et Satan

conduit le bal

Arrêtons donc les intellectualismes poussifs et donnons à Arkasha Stevenson (deux courts) ce qu’elle mérite pour ce premier long métrage : notre admiration. Une mise en scène époustouflante qui s’intensifie à mesure des situations comme si, pour elle, l’horreur cinématographique se conjuguait par un rapport en arrière au cinéma. Il n’est pas surprenant puisque scénario oblige (le film se passe en 1971, en Italie), on retrouve des références nombreuses, ici, générales, à Dario Argento, peut-être aussi à Mario Bava (pour celui de Six femmes pour l’assassin / Sei donne per l’assassino). Pour notre grand plaisir.

Sans vouloir désavouer les cinéastes-hommes, et si l’horreur au cinéma, appartenait désormais à la gent féminine ?  Une sorte de liberté de ton, de rythme, d’aisance et d’abandon envers les excès. Préquel à ce qui sera Damien, que la fin annonce sans ambages aucun, c’est dans l’ordre des choses, The First Omen se permet une mise en scène curieuse du genre qu’elle aborde, comme si cette première fois dans le long était un examen de passage d’ouverture vers la grande porte, celle des grands.

Devant soi, le lieu de tous les impossibles.

L’expérience de Stevenson dans le photojournalisme au Los Angeles Times y est sans doute pour quelque chose. Le suspense est plus freudien que d’horreur graphique, même si elle se permet des gratuités au passage, toutes magnifiques et, entre parenthèses, ont convaincu ceux du « Répertoire des films classés » d’interdire le film aux moins de 13 ans, alors qu’il aurait dû être « interdit aux moins de 16 ans. Mais ça, c’est une autre histoire que personne n’ose aborder.

Le rythme du film bat la mesure même dans le choix musical, outre celui de la bande sonore originale de Mark Korven, un retour en arrière dans le temps ; s’invitent ainsi, sans crier gare, Ennio Morricone, Piero Umiliani, la chanteuse Rafaella Carra, des choix aussi nostalgiques que stimulants.  

Ce n’est plus le Richard Donner d’antan, mais notre Arkasha a un sacré talent qu’elle a l’intention de d’utiliser à bon escient.

Côté récit, il s’agit d’un combat entre l’Église « libératrice » et celle des « forfaits sataniques ». C’est dans l’ordre des choses dans un certain cinéma d’horreur. Dans la vie aussi : Le Bien et le Mal, l’Ordre et le Désordre. On verra des étudiants (surtout) manifester en plein centre de Rome. Une curiosité qu’on a pu constater à deux reprises, se glisse chez l’une des deux passantes dans une rue de la capitale. Mais bon… Lucifer, né d’une femme et qui ressemble, à son premier jour, tel un enfant comme tous les autres. N’ajoutons rien pour ne pas gâcher votre plaisir, même si coupable.

On soulignera des têtes importantes du cinéma : Sonia Braga (ici, épelé Sônia), le toujours défendable Charles Dance et un Bill Nighy, incomparable. Et celle par qui tout arrive ou peut arriver, Nell Tiger Free, très convaincante, prise entre la foi et les plaisirs de la vie. Ce n’est plus le Richard Donner d’antan, mais notre Arkasha a un sacré talent qu’elle a l’intention de d’utiliser à bon escient.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Arkasha Stevenson

Scénario : Tim Smith, Arkasha Stevenson,
d’après une idée de Ben Jacoby et
des personnages de David Seltzer
Images Aaron Morton

Montage Bob Murawski, Amy E. Duddleston
Musique Mark Korven

Genre(s)
Suspense d’épouvante
Origine(s)
États-Unis
Année : 2024 | Durée :2 h
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française
La malédiction : Le commencement

Arkasha Stevenson

Dist. [ Contact ] @
20th Century Studios
[ Phantom Four Films ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Horreur ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]