Cunningham

P R I M E U R
Semaine 03
du Ven 27 au Jeu 23 jan 2020

SUCCINCTEMENT
Le danseur et chorégraphe Merce Cunningham a transformé sa discipline par son approche révolutionnaire et ses œuvres avant-gardistes. Il explique sa démarche artistique alors que lui-même ou des membres de sa troupe interprètent certaines de ses créations.

CRITIQUE

Élie Castiel

★★★ ½ 

Les gestes qui s’accordent

Pourquoi le procédé 3D? Certains trouveront l’idée magnifique, notamment dans les nombreux extraits dansés, comme si on était sur scène avec les performants, à la place de la caméra. Merci par contre au Cinéma du Parc de présenter, avec le 2D, les deux versions.

Merce Cunningham, parmi les danseurs les plus influents de la danse moderne du XXe siècle. Des influences, des métaphores du geste? D’où vient cette passion pour un jeune homme non destiné à influencer le milieu de la danse? Il ne se considère pas avant-gardiste, se prenant pour un sculpteur, et plus particulièrement comme un bâtisseur du corps. Par le geste, les déformations physiques, le rapport entre le souffle et l’organisme.

Comme chez Paul Taylor, Merce Cunningham, c’est le style habilement athlétique. Ce travail monumental des parties du corps qui s’appuient sur l’écriture chorégraphique dans son sens le plus authentique. Un labeur d’amour, de patience et de rapport au monde.

Mais de lui, par le biais de ses chorégraphies, surgit une âme difficile à définir. Présente tout autant qu’indicible dans le documentaire de la Russe Alla Kovgan, dont on se souviendra de l’intrigant My Perestroika / Moya Perestroïka (2010). Elle assure une mise en scène qui redéfinit le qualificatif enthousiaste. Les extraits chorégraphiques par des danseurs contemporains (et des moments de brillantes archives) se succèdent, laissant moins de place aux têtes parlantes; choix édifiant de la documentariste qui montre aussi l’artiste au travail et expliquant sa démarche.

On évoque sa relation avec l’immense musicien John Cage qui lui offre un cadeau amoureux des plus bouleversants. Et sa rupture avec Robert Rauschenberg, designer-extraordinaire, dont l’imagination débordante transforme les décors en personnage à part entière.

Comme chez Paul Taylor, Merce Cunningham, c’est le style habilement athlétique. Ce travail monumental des parties du corps qui s’appuient sur l’écriture chorégraphique dans son sens le plus authentique. Un labeur d’amour, de patience et de rapport au monde.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Sortie
Ven 17 jan 2020

Réalisation
Alla Kovgan

Genre(s)
Documentaire biographique

Origine(s)
Allemagne / France
États-Unis

Année : 2019 – Durée : 1 h 33 m

Langue(s)
V.o. : anglais
Cunningham

Dist. @
Métropole Films

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]