Clemency

P R I M E U R
Semaine 03
du Ven 27 au Jeu 23 jan 2020

SUCCINCTEMENT
À l’approche de la mise à mort controversée d’Anthony Woods, Bernadine Williams, directrice d’un établissement pénitencier américain,se heurte aux multiples écueils liés à cette lourde responsabilité.

CRITIQUE

Élie Castiel

★★★ ½

Les larmes amères de Bernardine Williams

Des sanglots dissimulés et une souffrance intérieure que vit cette directrice de pénitencier pour condamnés à mort. Elle paraît sans émotion, glaciale, ne sentant rien face à l’exécution de ces parias de la vie. Une vie de couple sans enfants que la tendresse et l’amour que lui porte son mari ne vient assoupir.

Elle devrait nous être désagréable, mais sous les traits de Alfre Woodard (trop rare à l’écran ces derniers temps), Bernardine Williams est une combattante; on tente par tous les moyens de la comprendre malgré sa froideur. Comme on comprend mal un système de justice américain désuet, hors du temps, où l’existence ne tient parfois qu’à un fil. Plus qu’une réflexion sur la peine de mort – thème maintes fois abordé à l’écran – Clemency (litt. « clémence » en français) est un titre approprié visant à pardonner quelqu’un qui a commis une offense, un crime. Tel n’est pas le cas ici.

… une production qui s’impose en raison de la présence impeccable des comédiens, et particulièrement une Woodard totalement éprise de son personnage, probablement en raison de ses multiples facettes et de sa lourde complexité.

Deuxième long métrage de l’américano-nigériane Chinonye Chukwu (l’inédit alaskaLand / 2012), le film s’est mérité le Grand prix du jury au dernier Festival de Sundance. Récompense hautement méritée dû à une mise en scène subtile, sans sensationnalisme, issue d’un imaginaire féminin qui comprend les nuances de l’âme humaine et les douleurs indicibles de la psyché. Et un style formel qui joue souvent sur les nuances chromatiques. Contraste entre la blancheur de la prison et les intérieurs sombres (maison de Williams, bar où elle réfugie ses angoisses). Et bien entendu, une production qui s’impose en raison de la présence impeccable des comédiens, et particulièrement une Woodard totalement éprise de son personnage, probablement en raison de ses multiples facettes et de sa lourde complexité.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Sortie
Ven 17 jan 2020

Réalisation
Chinonye Chukwu

Genre(s)
Drame social

Origine(s)
États-Unis

Année : 2019 – Durée : 1 h 52 m

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
Une ultime grâce

Dist. @
MK2 / Mile End

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]