Oh, Canada

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 10 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un documentariste américain revient sur sa carrière au Canada.

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★

Les aléas

mémoriels

Un homme âgé est attablé au comptoir d’un restaurant populaire d’une petite ville de la Nouvelle-Angleterre. Arrivent dans une forte lumière blanche plusieurs personnes qui ont fait partie de son passé.

Le cinéaste et scénariste américain Paul Schrader renoue ici avec une œuvre de son ami Russell Banks dont il avait naguère adapté Affliction, d’ailleurs tourné au Québec, sur les relations familiales toxiques comme nous avons maintenant l’habitude de les nommer.

Leonard Fife est grabataire et profite du tournage du documentaire sur sa carrière pour revenir sur des épisodes de sa vie. L’interview, employant un dispositif similaire à celui mis au point par Errol Morris, prend l’allure d’une confession avec ses aveux étonnants et ses souvenirs qui cohabitent tout en étant contradictoires. Pour différencier les diverses époques, le cinéaste et son directeur photo Andrew Wonder (Dog Eat Dog) alterne plusieurs grandeurs de cadre, de luminosité et de pellicule et même des séquences en noir et blanc.

Comme deux étapes d’une même vie.

Fife, acclamé comme un grand documentariste canadien, aurait commencé son parcours sur un mensonge, fuyant non pas la conscription durant la guerre du Vietnam mais le carcan d’une vie réglementée par la riche famille de sa jeune épouse. Les jonctions entre les divers épisodes sont quelquefois chaotiques et Jacob Elordi, interprétant Fife jeune, a peu de ressemblances avec Richard Gere, ce qui crée une autre dissonance. Gere, qui fut l’American Gigolo il y a bien longtemps, s’en tire avec les honneurs dans ce portrait d’un homme qui veut encore contrôler le récit de sa vie.

Après les réussites de Schrader que furent First Reformed et The Card Counter et dans une moindre mesure Master Gardener, cette nouvelle rencontre entre ce cinéaste et ce romancier apparaît comme une œuvre mineure.

Il y a d’ailleurs une ironie certaine à découvrir que ce film dont le titre rend hommage à notre contrée a été tourné dans l’état de New-York, répondant ainsi aux nombreuses productions américaines usant de nos décors pour représenter les leurs. Après les réussites de Schrader que furent First Reformed et The Card Counter et dans une moindre mesure Master Gardener, cette nouvelle rencontre entre ce cinéaste et ce romancier apparaît comme une œuvre mineure.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Paul Schrader

Scénario : Paul Schrader; d’après le roman de Russell Banks
Direction photo : Andrew Bonder
Montage : Benjamin Rodriguez Jr.
Musique : Phosphorescent

Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
Canada / Israël
États-Unis
Année : 2024 – Durée : 1 h 28 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
Oh, Canada

Paul Schrader

Dist. [ Contact ] @
Ēquinoxe Films
[ Well Go USA ]

Diffusion @
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc

Classement (suggéré)
Visa GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]