The Booksellers
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 10 juillet 2020
SYNOPSIS SUCCINCT
Nous entrons dans les coulisses du monde du livre rare de New York, et sur les gens fascinants qui y œuvrent . Un univers singulier mais, apparemment, sur le déclin.
< CRITIQUE >
texte
Élie Castiel
★★★★
De D.W. Young, nous savons qu’il a travaillé sur de nombreux montages, signé quelques courts, deux fictions de long métrage passées inaperçues – The Happy House (2013) et Too Cold to Swim (2018) – Avec The Booksellers, force est de souligner qu’il a réalisé, il n’y a aucun doute possible, son meilleur et premier documentaire de long format.
Le livre rare, l’épuisé, celui paru parfois il y des siècles, l’apparemment inexistant, épuisé, la perle rare, celui dont nous devons toucher le papier avec le plus grand soin, comme s’il était question d’une opération chirurgicale, un acte médical considérable. Ces écrits, ces éditions qui n’intéressent personne sauf les recherchistes, les historiens, bien sûr, et les institutions importantes du haut-savoir, trop fières d’accéder ou de posséder certaines de ces raretés, loin d’être des curiosités si l’on se fie aux propos des intervenants comme, entre autres, Parker Posey (la narratrice) et surtout de l’auteure américaine Fran Lebowitz, « mangeuse de pages écrites » depuis son tendre âge, sept ans en fait, et pour qui la lecture semble être une forme d’oxygène nécessaire à l’esprit. Des livres curieux, insolites, qui parlent néanmoins de notre société, de notre Histoire, de nos vies.
In-folio
Et dans ce documentaire fascinant, jouissivement poussiéreux comme ces librairies d’un autre temps, un récit sur la filiation, celle du passage d’une obsession amoureuse d’une génération à l’autre, comme ces trois sœurs extraordinaires qui ont hérité la fascination des livres rares de leur père. The Booksellers, le récit d’une passion new-yorkaise, un désir qui s’éteint.
Captivant ces moments où l’on trouve que l’amour porté au livres d’autres périodes est resté intact, même à une époque actuelle où les écrans virtuels ont remplacé le papier ; en revanche, et tristement, à mesure que le temps passe, on s’aperçoit qu’il s’agit d’une dernière génération qui emporte avec elle la magie d’une certaine forme de partager l’Histoire par le biais de l’imprimé. Sur ce point, Lebowitz ne représente-t-elle pas cette dynastie.
Les collectionneurs ? Pour les uns, une question de posséder ce qu’ils ne liront jamais – comme certains ramassent des 33 tours, des VHS ou des DVD ou autres sortes de souvenirs (en anglais, tiré du latin, le qualificatif memorabilia est plus incontestable et significatif) qui ne seront jamais consommés. Pour le bonheur, la délectation éphémère de s’offrir l’inacessible et le sublime, conscient qu’à chaque fois il sera remplacé par un quelconque autre objet.
Et dans ce documentaire fascinant, jouissivement poussiéreux comme ces librairies d’un autre temps, un récit sur la filiation, celle du passage d’une obsession amoureuse d’une génération à l’autre, comme ces trois sœurs extraordinaires qui ont hérité la fascination des livres rares de leur père. The Booksellers, le récit d’une passion new-yorkaise, un désir qui s’éteint.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
D.W. Young
Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
États-Unis
Année : 2019 – Durée : 1 h 39 min
Langue(s)
V.o. : anglais
The Booksellers
Dist. @
[ Kinosmith ]
Classement recommandé
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma du Musée
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]