Nuestras madres
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 17 juillet 2020
SYNOPSIS SUCCINCT
Enquêteur à l’institut médicolégal du Guatemala, un certain Ernesto Gonzalez a pour travail de réassembler les squelettes, identifier les victimes, pour la plupart portées disparues pendant la guerre civile, et remettre les restes aux proches endeuillés. Un jour…
< CRITIQUE >
texte
Luc Chaput
★★★
Vies enfouies
Nicolasa, une villageoise âgée d’origine maya, se rend à la capitale Ciudad Guatemala pour demander de retrouver son mari tué en 1982 pendant la répression sanglante qui fit environ 200 000 morts. Ernesto, qui la reçoit à l’institut médico-légal, découvre en l’interrogeant un intérêt plus personnel à poursuivre l’enquête.
Favorisant des histoires personnelles, le réalisateur-scénariste César Díaz laisse dans les bas-côtés la grande histoire guatémaltèque. Ainsi le renversement du président Arbenz en 1952 qui fera de ce pays littéralement une république de bananes est omis. Les événements des années 1980 sont à peine mentionnés dans des extraits à la télé. Le cinéaste, en se concentrant sur ce reconstructeur de squelettes et donc de vies, prend le risque de laisser en plan une partie de son public potentiel en ne lui fournissant pas certaines informations qui rendent ainsi la quête du personnage principal plus universelle.
La photographie de Virginie Surdej favorise un côté documentaire, intégrant les diverses couleurs de la vie et des costumes dans une large palette. Diaz, monteur entre autres d’Ixcanul, de son compatriote Jayro Bustamante, garde le récit fluide et redonne, par la séquence des portraits dans le village de Nicolasa, une grandeur bienvenue à ces nombreuses femmes oubliées. Les deux acteurs mexicains, Armando Espitia dans le rôle d’Ernesto et Emma Dib dans celui de Cristina, sa mère infirmière, réussissent en quelques scènes à rendre tangible la démonstration de leur union. Ils sont bien entourés par des interprètes souvent non-professionnels dont Aurelia Caal (Nicolasa).
Les deux acteurs mexicains, Armando Espitia dans le rôle d’Ernesto et Emma Dib dans celui de Cristina, sa mère infirmière, réussissent en quelques scènes à rendre tangible la démonstration de leur union.
L‘attribution de la Caméra d’Or à ce long métrage belge, guatémaltèque et français, apparaît plutôt exagérée si ce n’est pour redonner un autre moment d’éclairage sur l’histoire de l’Amérique centrale et des droits humains. Cet épisode sanglant était déjà mieux représenté en 2001 dans Le pays hanté (La palabra desenterrada) de la réalisatrice montréalaise Mary Ellen Davis.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
César Díaz
Genre(s)
Drame
Origine(s)
Guatemala / Belgique
France / Allemagne
Année : 2019 – Durée : 1 h 17 min
Langue(s)
V.o. : espagnol; s.-t.f
Nos mères
Dist. @
K-Films Amérique
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]