A Hidden Life
Période 50-51-52
Du Ven 13 déc 2019 au Jeu 2 jan 2020
EN QUELQUES MOTS
Au début de 1939, à St. Radegund, dans les montagnes autrichiennes, la majorité des villageois votent en faveur de l’Anschluss, soit l’annexion de leur pays à l’Allemagne nazie. Mais, parmi eux, Franz Jägerstätter refuse obstinément de prêter allégeance à Hitler.
Primeur
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★★
Silences et chuchotements
Dans la carrière de Terrence Malick, son film le plus direct narrativement, proche d’un certain grand public; et malgré des retours en arrière épisodiques et une façon de filmer les lieux et l’espace comme, parfois à vol d’oiseau, souvent en plongée (pour les personnages), une esthétique cinématographique qu’il favorise pour signifier l’ampleur des moments, l’importance des personnages simples dans des situations souvent extraordinaires, qui les dépassent.
Mais aussi une façon comme une autre d’exprimer sa vision du monde et des êtres. Son regard sur la vie et la mort. Sur le rachat et le sacrifice. Quelque chose de biblique émane de A Hidden Life, certes « une vie cachée », titre français du film, d’où émane plusieurs propositions philosophiques et sans doute ayant trait à la foi. Non pas à une croyance organisée, mais celle qui se trouve (ou pas) dans l’âme, spirituelle.
Un récit simple. Celui d’un objecteur de conscience qui résiste au régime nazi, quitte à perdre sa vie. Ce scénario, solide malgré sa simplicité se répande dans l’écorce terrestre, dans l’ossature du film, justement grâce à sa clarté.
Et le héros-martyr de cette grande épopée visuelle, un acteur d’exception, d’une présence saisissante; August Diehl dans le rôle d’un personnage entier, retiré du monde, un devoir d’humanité qu’il tient à accomplir. Un figure christique. Entre la vie sur Terre et le devoir du Sacrifice.
Entre le Bien et le Mal, la conscience qui résiste et l’inconscience lâche, peureuse, s’en fichant de ce qui se passe à un moment précis de l’Histoire humaine. Malick filme ces sensations, ces paradoxes par le biais du cinéma, transcendant le réel par des envolées lyriques sonores (musique ambiante presque liturgique) et visuels (des formes quasi-trompe-l’œil qui plutôt que dénaturer les éléments de la terre (sol, champs, ciel, boue, horizons), leur donne une signification élégiaque, mélancolique. Non pas de fin de monde, mais d’anéantissement d’un monde.
Et le héros-martyr de cette grande épopée visuelle, un acteur d’exception, d’une présence saisissante; August Diehl dans le rôle d’un personnage entier, retiré du monde, un devoir d’humanité qu’il tient à accomplir. Un figure christique. Entre la vie sur Terre et le devoir du Sacrifice. La parole n’est pas omniprésente, privilégiant les silences et parfois les murmures.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réal. Genre(s) Origine(s) Année : 2019 – Durée : 2 h 54 Langue(s) Dist. @ Classement En salle(s) @ ÉTOILES FILANTES |