À plein temps

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 22 avril 2022

SUCCINCTEMENT.
Julie se démène seule pour élever ses deux enfants à la campagne et garder son travail dans un palace parisien. Quand elle obtient enfin un entretien pour un poste correspondant à ses aspirations, une grève générale éclate, paralysant les transports.

Le FILM
de la semaine.

CRITIQUE.

★ ★ ★ ★

texte
Élie Castiel

Cours,

Julie,

cours

Laure Calamy, au registre fort diversifié, dévore ici le film, s’en empare pour le faire sien, revendiquant pour ainsi dire un rôle inhabituel et pourtant représentatif d’une génération de femmes prises dans l’engorgement d’un système d’emploi à bout de souffle. Le film respire à son effigie.

La débrouille, la seule façon de s’en sortir. Comme on peut, avec souvent des moyens de bord, illégaux, pourquoi pas, illicites, risqués. Et être mère monoparentale par-dessus le marché. Et vivre ces vicissitudes dans un milieu urbain. Une ville de Paris tentaculaire où métro, boulot (trop de boulot) et dodo ne sont pas des clichés, mais des modes de vie.

Aucun artifice, aucun pathos, nul positions narratives extrêmes de la part d’Eric Gravel, deux courts et un premier long inédit, Crash Test Aglaé (2017) où il était également question d’une femme face à son travail. Comme dans À plein temps, titre on ne peut plus temporel, situant la protagoniste principale dans un territoire aliénant, anxiogène. Grève des transports, retards peu tolérés, absences répétées malgré un poste relativement important. Mais Julie pense à un travail plus valorisant plutôt que cheffe des femmes de chambre dans un hôtel chic de Paris. Elle réclame une plus grande reconnaissance sociale. Compréhensible!

Ville sans pitié.

La réalisation de Gravel, presque captive des intentions louables de Calamy, finit par abdiquer. Et tant mieux. Elle est menée à un rythme d’enfer, ne reculant jamais devant les obstacles sur son passage. La mise en scène s’imbrique dans l’interprétation comme si elles n’étaient en fait qu’une entité. Celle qui dirige tout le film.

Plus que le drame personnel auquel on aurait pu s’attendre, les déambulations de Julie sont le portrait d’une société en crise, perdue dans le mouvement perpétuel du gain immédiat.

La musique, signée Irène Drésel (première partition au cinéma), aux sons trépidants, s’ajuste à la respiration d’un Paris à haute tension, actuel, loin d’être touristique, aux pas de course d’une protagoniste en constante urgence, saisie inlassablement par la caméra de Victor Seguin (plusieurs courts et vidéoclips), dont on verra bientôt son expérience en direction photo dans le très attendu Gagarine, de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh.

Film socialement engagé et, par défaut, politiquement aussi? Sans doute que oui après tous ces débats sur les présidentielles dans l’Hexagone où pourtant, on a peu parlé d’économie et du pouvoir d’achat, de la crise des Gilets jaunes et autres velléités probables.

La musique, signée Irène Drésel (première partition au cinéma), aux sons trépidants, s’ajuste à la respiration d’un Paris à haute tension, actuel, loin d’être touristique, aux pas de course d’une protagoniste en constante urgence, saisie inlassablement par la caméra de Victor Seguin (plusieurs courts et vidéoclips), dont on verra bientôt son expérience en direction photo dans le très attendu Gagarine, de Fanny Liatard et Jérémy Trouilh.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Eric Gravel

Scénario
Eric Gravel

Direction photo
Victor Seguin

Montage
Mathilde Van de Moortel

Musique
Irène Drésel

Tourner, quitte à…

Genre(s)
Drame

Origine(s)
France

Année : 2021 – Durée : 1 h 25 min

Langue(s)
V.o. : français

À plein temps

Dist. [ Contact ] @
Axia Films

Classement suggéré
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]