RÉSUMÉ SUCCINCT. Quand une bande d’amis transgresse sans scrupules les règles du tirage du Tarot, ils libèrent à leur insu un esprit maléfique piégé dans les cartes maudites.
N’ayez pas peur, je ne fais que passer !
B R E F S APERÇUS
< Avouons que le duo Spenser Cohen/Anna Halberg est indubitablement converti aux films d’épouvante. Dans les deux cas, une urgence devenue réalité dans cette première coréalisation acceptable de long métrage ;
< Le plus surprenant, et tout dans la mise en scène le confirme, peu importe pour eux quelle sera la réaction du public et plus encore, des critiques ;
< Cohen/Halberg ne jurent que par le médium-cinéma et tout porte à croire que ce sera mieux la prochaine fois ;
< Le suspense n’est quand même pas si mal rendu et l’illustration graphique de ces cartes de tarot représentant des monstres, quand incarnés, ne possèdent pas autant de temps-écran, comme s’ils ne faisaient que passer ;
< Quelques concepts philosophiques et relevant de la mythologie du tarot d’une autre époque se glissent dans un ensemble parfois chaotique ;
< Les deux réalisateurs se concentrent sur les protagonistes et offrent une finale, certes convenue, sans surprise, mais qui donne la sensation que le genre qu’ils apprécient finira, un jour, par nous surprendre.
[ ÉC ] Cote : ★★
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Anne Halberg Spenser Cohen
Scénario : Anne Halberg, Nicolas Adams. D’après sa nouvelle, HorrorScope Direction photo : Elie Smolkin Montage : Tom Elkins Musique : Joseph Bishara
Genre(s) Suspense occulte Origine(s) États-Unis Année : 2024 – Durée : 1 h 32 min Langue(s) V.o. : anglais & Version française Tarot
RÉSUMÉ SUCCINCT. L’histoire d’un cascadeur, et comme tous les cascadeurs, il se fait tirer dessus, exploser, écraser, jeter par les fenêtres et tombe toujours de plus en plus haut… pour le plus grand plaisir du public.
Et si après tout, je jouais dans le film pour vrai ?
B R E F S APERÇUS
< Pour voir un Ryan Golsing en bonne forme reprendre le rôle tenu au petit écran par Lee Majors dans une populaire télésérie des années 1980 ;
< Bien qu’elle partage l’affiche et le bacon, Emily Blunt est plus effacée que sa vedette masculine ;
< Le réalisateur David Leitch (Deadpool 2, Bullet Train) signe son meilleur film à ce jour tout en rendant un bel hommage au métier de cascadeur par lequel il a longtemps travaillé à Hollywood avant de passer à la réalisation ;
< Sans être une grande réussite, le film atteint sa cible à nous divertir avec son mélange d’action spectaculaire, de mystère, de romance et de comédie ;
< Sans être très approfondi, on dénote tout de même un sens de l’autodérision sur la « manière » dont on conçoit les superproductions actuelles ;
< Pour s’amuser à cibler ou reconnaître les nombreuses citations et références à des productions antérieures.
[ PG ] Cote :★★★
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation David Leitch
Scénario : Drew Pierce. D’après les personnages créés par Glen A. Larson pour la télésérie éponyme Direction photo : Jonathan Sela Montage : Elisabet Ronaldsdóttir Musique : Dominic Lewis
Genre(s) Comédie d’action Origine(s) États-Unis Année : 2024 – Durée : 2 h 06 min Langue(s) V.o. : anglais & Version française Le cascadeur
RÉSUMÉ SUCCINCT.
Silencieuse depuis 25 ans, Astrid, la femme d’un célèbre avocat, voit son équilibre familial s’effondrer lorsque ses enfants se mettent en quête de justice.
C H O I X de la semaine
CRITIQUE Élie Castiel
★★★★
Les intimités
particulières
Déjà, le titre, désincarné, abroge toute possibilité de concilier les enjeux de cette histoire innommable, grave, qui arrive parfois dans la vie sociale, mais qu’à chaque fois jette son dévolu sur les enjeux moraux et éthiques du comportement. Comme dans la grande majorité des cas dans ce genre d’affaire, « l’homme » et non la femme est celui par qui le scandale arrive.
Mais le « silence » règne dans la demeure de cet avocat plaidant, en temps normal, les bonnes causes et qui, comme ça, sur un ton intentionnellement proverbial, avouera à son fils (adoptif) l’infâme, mais a appris à changer avec le temps. Un temps, d’ailleurs très long. Vraiment ?
La rigueur du film, son austérité, regard, tient justement dans sa déconstruction du silence, à le rendre relativement audible, quitte à ce que les spectateurs se sentent, une fois n’est pas coutume, désorientés par la fuite de tant de vérités cachées. Particulièrement dans une société actuelle occidentale qui ne jure que par la marginalisation des comportements outranciers.
Dire de fausses vérités pour convaincre les médias.
Belle proposition de la part de Joachim Lafosse, dans son film fort certainement le plus glauque. Tournage presque dans l’ensemble dans l’obscurité de la nuit, à part quelques séquences qui, par leur lumières claires diurnes, vu les circonstances, jettent leur contraste entre deux atmosphères que tout oppose mais qui finissent par s’assembler.
Joachim Lafosse, celui-là même du superbe Les intranquilles (voir ici.] n’essaie pas d’imposer ce sujet grave comme le font souvent les reportages télés sensationnalistes, mais opte pour une mise en scène clinique, rejetant le côté organique, comme si les corps qui traversent ce récit impie se muaient comme des fantômes venus d’un autre ailleurs.
Si Un silence s’inspire de l’affaire Victor Hissel, Lafosse, par contre, rejette catégoriquement les clichés associés à ces cas pour construire un film d’un rare équilibre formel.
Pour y parvenir, trois excellents interprètes qui jouent indiscutablement le rigorisme dans l’art d’interprétation. Compte tenu du sujet dont il est question, Daniel Auteuil, inscrit son rôle (François Schaar, l’avocat en question) dans une dynamique entre l’impuissance, la prise de contrôle et le souci de défendre « l’indéfendable » grâce à une mise en scène du comportement extraordinairement orchestrée.
Et puis Astrid Schaar, sa femme, dont Emmanuelle Devos défend avec un soin viscéral apporté à sa magnifique interprétation. Diverses expressions faciales qui expriment ces silences, des non-dits accumulés au cours des ans avec un mécanisme visant à retenir le couple, autrefois soudé, craignant néanmoins les nouveaux enjeux qui risquent indubitablement de le détruire. Et puis, un point central, la présence de Raphaël Schaar, le fils d’ailleurs, lui aussi… qu’interprète avec un relâchement physique et un ricanement des plus cyniques Matthieu Galoux, dans un premier rôle à l’écran qui devrait, en principe, lui ouvrir des portes.
Si Un silence s’inspire de l’affaire Victor Hissel, Lafosse, par contre, rejette catégoriquement les clichés associés à ces cas pour construire un film d’un rare équilibre formel.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Joachim Lafosse
Scénario : Joachim Lafossse, Chloé Duponchelle Paul Ismael, Thomas van Zuylen Direction photo : Jean-François Hensgens Montage : Damien Keyeux Musique : Ólafur Arnalds
Genre(s) Drame social Origine(s) Belgique / France Luxembourg Année : 2023 – Durée : 1 h 41 min Langue(s) V.o. : français Un silence
Joachim Lafosse
Dist. [ Contact ] @ K-Films Amérique [ Les Films du Losange ]