RÉSUMÉ SUCCINCT En réponse à une bourde de sa mère, la jeune Linda exige de manger une recette de poulet spécifique.
Linda attend d’y goûter.
BrefsAPERÇUS
< Pour son scénario imaginatif conciliant course-poursuite, relations familiales et amicales complexes dans un déroulé vif et rigolo parsemé d’émouvants moments musicaux ;
< Pour sa représentation d’un milieu contemporain dans lequel chaque personnage est individualisé et capable d’entraide dans un monde difficile ;
< Pour sa direction d’acteurs par Chiara Malta , réalisée en décors extérieurs, qui rajoute un arrière-plan concret aux personnalisations de ces protagonistes animés ;
< Pour la mise en images par Sébastien Laudenbach d’une grande fluidité dans lesquelles les touches de couleur propres à chaque individu évoluent dans un décor à la fois réaliste et fantaisiste ;
< Pour l’irruption de bouffées de souvenirs dans un monde toujours plus happé par l’ici et le maintenant ;
< Pour continuer de suivre les œuvres du couple Malta-Laudenbach après Simple Women et La Jeune Fille sans mains.
[ LC ] Cote :★★★ ½
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Chiara Malta Sébastien Lauderbach
Genre(s) Animation Origine(s) France / Italie Année : 2023 – Durée : 1 h 16 min Langue(s) V.o. : français
S.-t.a. seulement au Cinéma Moderne
& Cinéma Public [ Séances très limitées ] Chicken for Linda
RÉSUMÉ SUCCINCT Rosalie est une jeune femme dans la France de 1870 mais ce n’est pas une jeune femme comme les autres, elle cache un secret.
Le FILM de la semaine
CRITIQUE Élie Castiel
★★★★
Le mari de la
femme à barbe
Quelques années après l’abouti La danseuse, sur la vie de Loïe Fuller, une des rares pionnières de la danse moderne, Stéphanie Di Giusto poursuit sa percée sur les femmes hors du commun, mais le plus intéressant dans cette démarche, leur donnant une aura de normalité qui soit dérange, ou fascine par son côté transgressif, et en quelque sorte, dort en chacun et chacune de nous.
Fascinant récit de cette Rosalie du dernier tiers du 19e siècle, souhaitant malgré sa « différence » mener une vie « normale » et surtout avoir des enfants. On peut plus ou moins deviner la suite. Le mari ne sait rien jusqu’au jour où.
Le côté dramatique du film, Di Giusto a l’air un peu s’en ficher. Et c’est tant mieux. C’est surtout sa magnifique proposition sur la différence qui anime sa réalisation, à la fois fugueuse, au tempérament emporté et, paradoxalement, d’une sérénité et tendresse peu ordinaires.
Des scènes mémorables comme les ébats du couple où les deux genres, dû à la situation, s’enlisent l’un dans l’autre, faisant disparaître en ces quelques moments d’excitation et d’amour sincère, la différence entre les genres.
Un mariage d’amour ou de raison ?
Mais c’est surtout de la condition de la femme, sexuellement, socialement, en rapport avec les autres femmes et les hommes que parlent la réalisatrice. Évitant les discours militants mis en exergue en ces temps actuels, elle déconstruit le tout en proposant non pas un débat sur la question, mais un regard personnel. Sa propre vision des choses, un choix exclusif qui établit les règles même de la politique des auteur(es), un concept de plus en plus rare par les temps qui courent, où la simplicité des discours atteignent parfois des sommets indignes hallucinants.
Il arrive parfois qu’établir des références cinématographiques avec le film dont il est question s’avère une approche négative. C’est le cas de Rosalie, œuvre individualiste, assumant sa différence avec un bonheur lucide, clair, sans ambages. Et Di Giusto, en raison des coscénaristes Alexandra Echkenazi et Sandrine Le Costumer, peut se permettre de le faire.
Mais c’est surtout de la condition de la femme, sexuellement, socialement, en rapport avec les autres femmes et les hommes que parlent la réalisatrice. Évitant les discours militants mis en exergue en ces temps actuels, elle déconstruit le tout en proposant non pas un débat sur la question, mais un regard personnel.
Tout en soulignant la splendeur des images du Franco-Grec Christos Voudouris (Before Midnight), entre le diaphane et les clairs-obscurs.
Et grâce aussi à la présence d’une Nadia Tereszkiewicz, impériale dans ses deux différences, assumant un rôle exigeant avec une force d’esprit et particulièrement une gouaille loin d’être insolente, véritable arme de survie ; une Rosalie qui dérange, puis impressionne, puis…
Mais c’est aussi le portrait d’une société actuelle où l’ignorance règne, ne jure que par le mépris de la différence. Si la découverte du mari, Abel (excellent, comme d’habitude, Benoît Magimel), de la différence de sa femme se transforme avec le temps en quelque chose de véritablement affectif, voire amoureux, c’est en tout cas la preuve que tout est possible. Après tout, n’est-il pas lui aussi, un rescapé de la dernière guerre, lui aussi défavorisé ?
Irrévocablement, à bien y penser, le film souligne également les dissensions sur les orientations sexuelles. Déjà, quelque chose d’important.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Stéphanie Di Giusto
Scénario : Stéphanie Di Giusto Alexandra Echkenazi, Sandrine Le Costumer Direction photo : Christos Voudouris Montage : Nassim Gordji Tehrani Musique : Hania Rani
Genre(s) Drame Origine(s) Belgique / France Année : 2024 – Durée : 1 h 55 min Langue(s) V.o. : français Rosalie
RÉSUMÉ SUCCINCT Un petit village de pêcheurs est confronté à une guerre civile après la découverte d’un enfant doté de pouvoirs spéciaux.
À l’épreuve des éléments de la nature.
BrefsAPERÇUS
< Face à l’hégémonie du cinéma québécois dans l’industrie cinématographique canadienne, les cinéastes hors-Québec tentent par tous les moyens de se démarquer – loin est le temps des Rozema et des Egoyan, ou encore des Greyson ; < Une nouvelle génération non encore formée, qui s’installe petit à petit à coups d’exercices de style qu’ils ou elles essaient d’implanter ;
< Christian Sparkes est de ces réalisateurs pour qui la forme est essentielle à l’élaboration du récit, même si celui d’Albert Shin nous paraît compliqué, voire d’une complexité qui ne semble mener à rien ;
< Le film d’horreur et le drame psychologique, véritable discours sur les superstitions dans les très petites localités, font état de présence dans un film aux antipodes diverses ;
< L’enfant trouvée dans les eaux est ramenée, après un début surréaliste bien construit, dix ans plus tard, alors que ses pouvoirs surnaturels font effet, la scène des poissons qui se manifestent autour des pêcheurs constitue de très brefs moments mythiques de cinéma.
< La fin, déroutante, renvoit indubitablement à une vision alarmiste et superficielle de la société.
[ ÉC ] Cote :★★★
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Christian Sparkes
Genre(s) Suspense psychologique Origine(s) Canada Année : 2023 – Durée : 1 h 43 min Langue(s) V.o. : anglais & Version française La grande marée
Christian Sparkes
Dist. [ Contact ] @ VVS Films [ Woods Entertainment ]