The Lodge

PRIMEUR
Sortie
vendredi 28 février 2020

SUCCINCTEMENT
Richard Marsh, un essayiste reconnu spécialiste des groupes religieux extrémistes, est en pleine procédure de divorce. Au cours de ses recherches, il tombe amoureux de Grace, l’unique survivante d’un suicide collectif perpétré au sein d’une secte.

CRITIQUE

texte
Élie Castiel

★★★ 

Après leur cinglant Goodnight Mommy / Ich Seh Ich Seh (2014), le duo composé des Autrichiens  Veronika Franz et Severin Fiala signent une œuvre incandescente où l’horreur est plus savamment suggérée que pointée du doigt. C’est surtout grâce à la caméra du Grec Thimios Bakatakis, déjà remarqué par son travail soutenu dans deux films de son compatriote Yorgos Lanthimos, The Lobster / O astikos (2015) et The Killing of a Sacred Deer (2017). Il assure dans The Lodge une continuité de rythme, de positionnement de l’objectif, dans la façon d’articuler et de positionner les espaces, mais en même temps faisant en sorte que la caméra circule autour d’eux, reculant parfois par des arrêts brefs et soudains comme pour mieux dramatiser le moment. La direction photo, on en parle peu dans les critiques, mais comme c’est le cas ici, force est de souligner qu’elle contribue à s’harmoniser magistralement avec la proposition narrative, un récit intentionnellement tordu, extradiégétique car dépassant le réel avec un étonnant savoir-faire.                                         

 

Psychoses

Mais avant tout, The Lodge… est un exercice de style dans le cinéma de genre, une sorte de caprice que se permettent les deux cinéastes, fort enthousiastes face à ce projet brillamment abouti, mais qui en fin de compte, ne mène à rien. Et c’est très bien comme ça. D’où la confirmation qu’une des missions du cinéma est également de simplement faire plaisir à l’œil et à l’ouïe, rien de plus.

Fiala et Severin ont tourné en paysage canadien (au Québec – d’où la longue liste des artisans de production québécois), dans un espace enneigé où l’humain ne peut se sentir qu’en perdition, dans un immense terrain isolé de fin du monde où une étrange bâtisse se trouve là, non pas par pur hasard, mais comme si cette découverte tenait le fil conducteur d’une histoire d’horreur compliquée et qui ne cherche surtout pas à ce qu’elle cache intérieurement.

Mais avant tout, The Lodge (en français « gîte », « auberge », « chalet », selon notre propre définition en visionnant le film) est un exercice de style dans le cinéma de genre, une sorte de caprice que se permettent les deux cinéastes, fort enthousiastes face à ce projet brillamment abouti, mais qui en fin de compte, ne mène à rien. Et c’est très bien comme ça. D’où la confirmation qu’une des missions du cinéma est également de simplement faire plaisir à l’œil et à l’ouïe, rien de plus.

Soulignons que la distribution est formée de comédiens de talents, dont la photogénique Riley Keough et les deux jeunes, Jeanden Martell et Lia McHugh, à l’aise dans des personnages exigeants. Quant à Richard Armitage, il ne fait que passer.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Veronika Franz
Severin Fiala

Genre(s)
Suspense d’épouvante

Origine(s)
Grande-Bretagne

États-Unis
Canada

Année : 2019 – Durée : 1 h 48 min

Langue(s)
V.o. : anglais

The Lodge

Dist. @
V V S

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

[ Horreur ]

En salle(s) @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Nell Gwynn

CRITIQUE

SCÈNE

texte
Élie Castiel

★★★★

Entre la Scène et la cour du Roi

La mise en scène ludique, séduisante, de Krista Jackson, accompagnée des décors extravagants de Jawon Kang,  illumine la grande salle du Monument-National. Proposition intemporelle que cette Nell Gwynn, s’inscrivant dans l’air du temps, au moment où la mouvance artistique au féminin perce de plus en plus.  La plume de Jessica Swale évoque les grands écrits classiques où humour, drame, sentiments amoureux et demi-teintes s’expriment avec autant de légèreté que d’élégance; comme s’il s’agissait d’une petite révolution intérieure, la femme s’ouvre aux expériences que l’homme a toujours eues par défaut.

Le hasard veut que Nell devienne comédienne, provoquant chez un certain public une gêne d’abord, mais un nouveau monde auquel il faudra s’habituer, une approche près du réel – les comédiens jouant des rôles de femmes exprimaient des mouvement et des gestes exacerbés, affichant pour ainsi dire des airs de fausseté. Avec la femme, l’authenticité s’annonce et tout n’est que pour le mieux.

… ce qui est le plus touchant, c’est de constater que le spectateur est rivé à son siège, retenant son souffle devant la caresse des mots, les phrases brillantes, les double entendres, ou si vous préférez les doubles-sens, chers à la dramaturgie d’une certain époque.

Suite

SORTIES
du Vendredi 21 au Jeudi 27 février 2020

A V I S

Les textes sont publiés le plus rapidement possible au fur et à mesure que les films sont vus.

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SEMAINE 08
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INCONTOURNABLE
de la semaine

« Prix de la mise en scène – Un Certain Regard »
Festival de Cannes 2019

BEANPOLE
Kantemir BalagovSuite

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