Trois jours et une vie

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 28 mai 2021

SUCCINCTEMENT.
Le 25 décembre 1999, les habitants d’Olloy sont sur le pied d’alerte. Les autorités ont convoqué tous les résidents de ce village des Ardennes belges pour organiser une battue dans la forêt afin de retrouver le petit Rémi Desmedt, un garçon de six ans et demi porté disparu depuis deux jours.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Élie Castiel

De gestes

                         et de chuchotements.

Du roman de Pierre Lemaitre, Nicolas Boukhrief, connu pour manier aisément  différents genres, en retire son côté le plus sobre, son atmosphère glauque, inquiétante, celle d’une bourgade de province quasi abandonnée, comme ce plan parmi les premiers du film qui montre une caméra éloignée filmant presque secrètement de la cour du seul quartier de police une foule écoutant les directives du gendarme en chef.

Une ville où tous se connaissent et devinent ce qui se passent. Sauf dans l’affaire de disparition d’un enfant. Que s’est-il passé? Nous le saurons, nous les spectateurs, témoins de cette scène qui nous paraît anodine, mais demeure insupportable par la distanciation que la caméra de Manuel Dacosse (très actif, dans plus d’une quarantaine de courts et longs depuis 2002), discrète, rapide, comme si ce qu’elle filmait faisait partie d’un jeu d’enfants du quotidien.. où l’est-ce? Et puis, une situation qu’il faut réparer ou mieux, cacher. On ne divulgue pas plus. C’est du Hitchcock, mais renversé, parce qu’on sait qui a commis l’irréparable.

Le message (quel mot « grossier » dans le cinéma d’aujourd’hui, en fait celui des trente ou au moins vingt dernières années), mieux dire, le thème principal est de montrer le déchaînement du complexe de culpabilité, même si dans un sens l’acte commis n’est pas prémédité, c’est agir par impulsion, un geste qui se manifeste dès la naissance.

Et tout cela, à cause de quoi? Un chien, un enfant, une jeune fille dont on tombe amoureux, ou plutôt pour qui on sent une étrange fascination qui ne nous quitte plus.

Une situation qu’il faut réparer ou mieux, cacher.

Et le temps qui passe. La mise en scène reprend alors ses droits pour explorer une autre atmosphère. L’oubli, la prise de possession non seulement de soi, mais de la collectivité. Les choses changent et demeurent les mêmes dans ce village-bourgade des Ardennes.

Il faut compter sur les interprète pour que le récit continue à nous affecter. Avant d’abord; Jeremy (12 ans), campé par un Antoine Courtin habité, investi, en pleine forme dans un premier rôle; plus tard, la vingtaine, par Pablo Pauly, que nous avions vraiment aimé dans Patients (2016) de Mehdi Idir et Grand Corps Malade.

Et les autres, surtout Sandrine Bonnaire, oui surtout, qui sévit au syndrome du « peu-de-rôles-importants-ou-de-premier-plan-pour-les-femmes-ayant-dépassé-un-certain-âge ». Discrète, entière, s’en tenant à quelques scènes et à une histoire d’amour vécue dans le silence et dans l’abstraction de la chair, s’en tenant au spirituel, muet, équivoque. Mais tous ces ingrédients psychologiques, Boukhrief les filme avec une intensité occulte, comme si extérioriser l’évident serait se condamner soi-même. Comme le reste du récit, chuchoter plus que dire, agir ouvertement que lorsqu’il ne s’agit que de banalités.

… derrière ce sanctuaire d’âmes impénétrables et pourtant faussement tolérantes, une conclusion qui ressemble plus que tout à « la condition humaine ».

Succinctement, le cinéaste comme l’auteur du roman, parlent de cette xénophobie presque inoffensive qui envahit, par peur, par mégarde, par survie, ces régions éloignées  de l’Hexagone où le temps ne semblent pas bouger.

Un film de mystères, de secrets bien gardés, de profils humains, trop humains pour être vrais, mais derrière ce sanctuaire d’âmes impénétrables et pourtant faussement tolérantes, une conclusion qui ressemble plus que tout à « la condition humaine ».

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Nicolas Boukhrief

Scénario
Pierre Lemaitre

Perrine Margaine
D’après le roman de Pierre Lemaitre

Direction photo
Manuel Dacosse

Montage
Lydia Decobert

Musique
Robin Coudert

Nicolas Boukhrief. Moment de tournage.

Genre(s)
Drame social
Suspense

Origine(s)
France
Belgique

Année : 2019 – Durée : 2 h 01 min

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

Three Days and a Life

Dist. [ Contact ] @
A-Z Films

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Hors normes

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 21 mai 2021

SUCCINCTEMENT.
Bien que sans agrément officiel, à la tête d’un organisme hébergeant des personnes autistes, Bruno doit faire face aux exigences des inspecteurs du gouvernement.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Luc Chaput

Entraide communicative

Un soir, lors d’une réunion commune amicale de deux associations, se déroule un jeu de connaissances et de déductions. Les deux dirigeants donnent les sigles, abréviations d’organismes publics avec lesquels leurs membres peuvent avoir affaire. Ces moments de détente active montrent bien les relations amicales qui existent dans ces deux entités voisines.Suite

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