Brumes d’Islande

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 03 juillet 2020

SYNOPSIS SUCCINCT
Dans une petite ville reculée d’Islande, Ingimundur, un commissaire de police qui peine à se remettre de la mort de sa femme survenue deux ans plus tôt, découvre que cette dernière aurait peut-être eu une aventure avec un autre homme.

CRITIQUE
texte
Élie Castiel

★★★★

On découvre ici un cinéaste singulier, la mi-trentaine, à qui on doit trois courts et un premier long métrage Winter Brothers / Vinterbrødre (2017), présenté la même année au TIFF (celui de Toronto et non de Thessalonique). Une énigme déjà abordée qui prend légèrement des allures de film de genre (musique et parfois ambiance aidant) et qui, du coup, remonte la pente en se transformant en un drame psychologique existentiel ne pouvant que laisser des fracas.

Paysages

dans le brouillard

La finale, imbattable, nous laisse un goût de foi en la vie grâce au visage jadis impassible d’un Ingvar Sigurdsson (rôle d’Ingimundur) surprenant, devenu, pour la circonstance, mélancolique et quasi mystique. Ses yeux expriment de milliers de sensations et d’émotions.

Si la vieillesse chez l’homme est l’un des arguments importants dans Brumes d’Islande, il n’en reste pas moins que le cinéaste filme aussi l’espace, les diverses atmosphères et un terrain de mise en scène, un endroit perdu d’une Islande automnale où les paysages dans le brouillard sont aussi ceux des êtres, quelques personnages d’une même famille qui, dans la dérive d’Ingimundur, récemment devenu veuf dû au décès accidentel de sa femme, se joignent à lui dans un maelström d’émotions internes quasi insoutenables. Et une découverte du hasard, un secret dévoilé par la force des choses et, joint au deuil, ne peut que laisser des traces indélébiles.

Et malgré la froideur de l’ensemble, quelque chose d’érotiquement chargé qui ne s’explique pas, mais pourrait se traduire, chez l’Être, par son acharnement à exister.

Entre cinéma d’acteur(s) et drame psychologique, tout en passant pudiquement par un certain cinéma de genre, Brumes d’Islande confirme que cette cinématographie nationale produit peu, mais conserve inconditionnellement sa marque de qualité.

La première séquence, plan d’anthologie, sera reprise d’une certaine façon par un mouvement physique en avant (on vous laisse le soin de le découvrir), indiquant par là-même l’importance du montage et de la continuité dans un film. En quelque sorte, semble nous dire Palmason, le cinéma serait une idée principale qui se concrétise à travers une panoplie de mouvements souvent épars et n’ayant (faussement) aucun rapport les uns avec les autres.

Et malgré la froideur de l’ensemble, quelque chose d’érotiquement chargé qui ne s’explique pas, mais pourrait se traduire, chez l’Être, par son acharnement à exister. Ici, l’homme reprend les droits de son sexe, même si parfois par le biais de faux pas ou par des paroles banales et pourtant signifiantes.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Hlynar Pálmeson

Genre(s)
Drame psychologique

Origine(s)
Islande / Danemark

Suède

Année : 2019 – Durée : 1 h 49 min

Langue(s)
V.o. : islandais; s-t.f. ou s.-t.a.
A White, White Day
Hvítur, hvítur dagur

Dist. @
FunFilm

Classement
Interdit au moins de 13 ans

En salle @|
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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