Chronique d’une liaison passagère

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 18 novembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Une mère célibataire et un homme marié deviennent amants. Engagés à ne se voir que pour le plaisir et à n’éprouver aucun sentiment amoureux, ils sont de plus en plus surpris par leur complicité.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Pascal Grenier

En

dansant

la javanaise

Présenté hors compétition au festival de Cannes en mai dernier, Chronique d’une liaison passagère est le onzième long métrage d’Emmanuel Mouret. Pour les habitués de l’univers du cinéaste, cette comédie romantique ludique possède la même finesse d’écriture que ces précédents films. Mais depuis trois films, Mouret ne se met plus en scène préférant donner la réplique à des comédiens plus chevronnés. Ici c’est Vincent Macaigne qui incarne avec justesse un homme marié depuis longtemps. Cet homme sensible et maladroit va vivre une liaison extraconjugale pour la première fois en tombant sous le charme d’une femme libre (Sandrine Kiberlain, excellente comme toujours).

On assiste donc à une forme de marivaudage farfelu, mais tout en délicatesse. Chez Mouret, le dialogue prend une place importante et c’était déjà évident lors de ses premiers films. Celui que l’on considérait à ses débuts comme un digne successeur de Guitry et Rohmer poursuit sur ses obsessions (et confusions) amoureuses. Il en découle une fable accessible où ce dernier poursuit ses élucubrations sur le désir et ses petits tracas.

Le temps que ça dure.

Tout cela pourrait sembler indigeste ou lourdingue dans les mains d’un autre, mais Mouret possède cette force d’écriture qui le distingue de ses comparses. Avec son angle dérivatif empreint de badinage un brin loufoque (l’irrésistible scène de ménage à trois en est un bel exemple) où l’autonomie des émotions se reflète dans cette possibilité concrète de faire ce qu’on veut de sa réalité… y compris celle de se tromper.

Et qu’on apprécie ou pas ses films cérébraux aux dialogues pointus, il n’en demeure pas moins que cette charmante Chronique d’une liaison passagère confirme que le cinéaste français n’a pas perdu son sens de la liberté et c’est tant mieux.

L’intrigue est construite au fil des rencontres sporadiques entre les amants. Tel un journal intime, la caméra flottante suit les deux tourtereaux sans que jamais on n’entrevoie une interaction avec leur entourage (à savoir la femme du mari ou les enfants des deux). Ce parti pris esthétique force le spectateur à s’imbiber de cette romance qui va prendre une tournure inattendue au fil des mois (et des mots) qui passe. Parfois grave, mais sans prétention, le cinéma de Mouret à défaut de se renouveler, poursuit sa réflexion sur l’amour et la « nature » humaine.

Et qu’on apprécie ou pas ses films cérébraux aux dialogues pointus, il n’en demeure pas moins que cette charmante Chronique d’une liaison passagère confirme que le cinéaste français n’a pas perdu son sens de la liberté et c’est tant mieux.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Emmanuel Mouret

Scénario
Pierre Giraud
Emmanuel Mouret

Direction photo
Laurent Desmet

Montage
Martial Salomon

Musique
[ Airs classiques et chansons contemporaines ]

Emmanuel Mouret.
Sur la même longueur d’onde.

Genre(s)
Chronique sentimentale

Origine(s)
France

Année : 2022 – Durée : 1 h 41 min

Langue(s)
V.o. : français

Chronique d’une liaison passagère

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]