Cirkus
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 23 décembre 2022
Laxman est “Electric Man” au Cirque Jubilee. Mais son numéro avec du courant haute tension tourne mal. Il est téléporté dans les années 60. Mais ce qui est le plus problématique est qu’il y trouve son doublon, son frère jumeau ou son sosie peut-être.
CRITIQUE.
★★★
texte
Élie Castiel
Non pas un soudain changement de cap pour Rohit Shetty – dont on se souviendra des incontournables films d’action des séries Golmaal (5e partie en production) et Singham (3e partie, elle aussi, en production) / On retrouvera Ajay Devgn et Deepika Padukone – Quel bonheur! – mais une pause, le temps de se ressourcer.
Son imaginaire, voué, en principe, aux codes bien établis du « He-man movies » pour lesquels il réaménage les multiples perspectives et nuances, se met ici, dans Cirkus, au service du Bollywood romantique, sentimental et où le quiproquo fait office de fil conducteur. Quatre jumeaux, dont deux identiques, mêmes prénoms, Roy et Joy, nés de deux parents différents et qui se retrouvent… Et un scientifique, le Dr. … Roy (excellent Murali Sharma) qui veut faire la preuve que sa théorie scientifico-philosophique et, pour certains (anti)morale selon laquelle, la différence entre l’inné et le vécu… évitons d’en dire plus, n’est pas aussi saugrenue. Il y a aussi un certain Inspecteur Vikram qui traîne dans les parages. Mais bon, on ne s’attardera pas sur ce détail pourtant important pour les cinéphiles voués à la cause Bollywood (et indienne en général)
Erreurs
sur
« les
jumeaux »
Sauf que dans Cirkus, Shetty fait souvent référence au cinéma en situant les films populaires de cette époque et où des anachronismes se pointent sans crier gare – même dans la bande-son du film en question et où on reconnaît un Ennio Morricone, celui, si je m’en souvient du Bon, la brute et le truand (Il buono, il brutto, il cattivo). On fera semblant d’ignorer ce détail.
Puisque affaire d’époque, c’est en 1942 que ça se passe.. Dans un décor de carton-pâte, aux couleurs criardes, aux styles vieux-jeu, où l’anglais domine (clin d’œil nuancé, même trop nuancé à la présence britannique, du moins dans les esprits. On parle souvent moitié-anglais, moitié-hindi. Des personnages comiques qui rappellent vaguement les frères Marx, le slapstick s’invite, surtout à coups de gifles. Les blagues sont, comme on dirait ici, plates, ce qui ne nous empêche pas de sourire. Charmant, espiègle.
Quelques chorégraphies bien agencées, simples et efficaces, dont on se souviendra de celle au Madras Café, magnifique dans le style, les mouvements, les costumes, et une sensualité où la signification ne cache rien. Comme toujours, le héros est toujours « Homme ». La Femme, elle, assujettie à un rôle de mère ou d’épouse, ou encore, de Item Number, donc – Sur ce point, le concept Bollywood tente ces quelques dernières années de s’intéresser à la cause des femmes – il y a un cinéma parallèle qui se penche sur cette question et dont les femmes seraient les réalisatrices dans un univers cinématographique dominé par les hommes. On suivra sans aucune hésitation.
Finalement, pour Rohit Shetty, une petite parenthèse enchantée qui défie courageusement sa filmographie. En filigrane, il annonce un retour aux anciennes amours.
Quoi qu’il en soit, Ranvir Singh et Varum Sharma (qui mérite une plus grande attention puisque c’est un grand acteur) réclament leur statut d’essentiels dans la sphère Bollywood, mais le font avec une humilité qui force notre approbation.
Que dire de plus : les époques (60 / 70 et même 80) se mêlent les unes aux autres, même si nous sommes en plein début des 40, le récit sentimental suit un parcours tout à fait prévisible. Puis, les séquences de faux-cirque ambulant nous font découvrir avec délectation cet Electric Man (l’Homme électrique dont il est question), pièce de résistance du spectacle et du film en question.
Finalement, pour Rohit Shetty, une petite parenthèse enchantée qui défie courageusement sa filmographie. En filigrane, il annonce un retour aux anciennes amours.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Rohit Shetty
Scénario
Yunus Sajawal
Direction photo
Jomon T. John
Montage
Bunty Nagi
Musique
Amar Mohile
& Badshah, D.J. Chetas
Devi Sri Prasad
Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
Inde
Année : 2022 – Durée : 2 h 19 min
Langue(s)
V.o. : hindi; s.-t.a.
Cirkus
Dist. [ Contact ] @
Imtiaz Mastan
Diffusion @
Cineplex
Classement
Visa GÉNÉRAL
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]