Death of a Ladies’ Man
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 19 mars 2021
SUCCINCTEMENT
Professeur de poésie canadienne dans une université de Montréal, Samuel O’Shea traverse une profonde crise existentielle.
CRITIQUE.
★★★
texte
Élie Castiel
C’est à l’Université Concordia que Matt Bissonnette a étudié la littérature anglaise et le cinéma. Et puis, le hasard ou peut-être le sens de la débrouillardise le mène à réaliser Looking for Leonard (2002), où il montre son penchant pour la musique de Leonard Cohen, particulièrement les paroles des chansons qui procurent la relation qu’il entretient avec les femmes. Avec ce premier long métrage, il trace en quelque sorte les étapes de son parcours cinématographique. Avant Death of a Ladies’ Man, sorte d’hommage au grand disparu, Who Loves the Sun / Secrets d’été (2006) et Passenger Side (2009).
La pudeur des sentiments
Gabriel Byrne, parfait choix d’acteur pour incarner l’alter-ego de Cohen, ou du cinéaste peut-être? Toujours est-il que par la même occasion, la présence du comédien irlandais défavorise l’utilisation du français alors que le film a lieu à Montréal. Chose commune dans le cinéma anglophone tourné à Montréal. Mais à bien y penser, on pourrait en dire autant des cinéastes québécois. Les deux solitudes ou « chacun à sa place ». Point final.
Reconnaissons par contre que techniquement, les lieux (intérieurs et extérieurs) sont montrés par une caméra alerte manipulée par un Jonathon Cliff inspiré. Des interprètes québécois sont investis dans le projet, Antoine Olivier Pilon qui avoue ouvertement à son père son homosexualité, comme pour contrecarrer le caractère « coureur de jupons » de son père qui, lui, réagit avec le désintérêt le plus total, mais en même temps réalisant qu’il fait partie d’une autre génération d’hétérosexuels. Tout cela n’est pas très clair dans le scénario de Bissonnette.
Samuel, le poète, l’amoureux, est cet homme perdu dans les limbes d’une réalité qu’il ne peut contrôler.
Des vedettes québécoises font partie de la distribution. Il y a Suzanne Clément, Pascale Bussières, Karine Dion, Sarah Lévesque et Karelle Tremblay. Ces présences justifieront le peu de français utilisés dans cette production montréalaise, mais en même temps établiront la distance entre ce séducteur romantique d’une autre génération porté sur la chose et ces femmes telles qu’elles se voient de nos jours.
Samuel, le poète, l’amoureux, est cet homme perdu dans les limbes d’une réalité qu’il ne peut contrôler. Finalement, il va faire face à un problème impossible à résoudre. D’où ce penchant pour apprécier la vie davantage et en profiter.
Pour le réalisateur, dans sa mise en scène, une sorte de détachement, sauf dans les dialogues entre Samuel et son père (magnifique Brian Gleeson), des champs/contrechamps qui établissent les frontières entre la fureur de vivre et la pudeur des sentiments.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Matt Bissonnette
Scénario
Matt Bissonnette
Bobby Theodore (scénariste-conseil)
Images : Jonathan Cliff
Montage Matt Lyon
Musique : Stephen Rennicks
Genre(s) : Drame
Origine(s)
Canada
Irlande
Année : 2020 – Durée : 1 h 41 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
Mort d’un séducteur
Dist. @
Métropole Films
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
En salle(s) @
Cinéma du Parc
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]