Godzilla vs. Kong

PRIMEUR
Sortie
Mercredi 31 mars 2021

SUCCINCTEMENT
Dans un monde futuriste, Kong est gardé en captivité dans un univers technologique contrôlé par des scientifiques. Mais Godzilla, gigantesque monstre radioactif, se déchaîne et met en péril l’humanité.

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

Les deux sont gagnants

par la voie de la médiation

La proposition, un tant soit peu égarée, des scénaristes Eric Pearson et Max Borenstein, sans nul doute grands connaisseurs en la matière, abreuvés de nombreux « films de monstres », ont concocté un récit qui s’inscrit admirablement bien à l’air du temps, en l’occurrence, nouvelles technologies, dispersions néfastes de la science, progrès parfois envahissants, pernicieux, comme la création d’un nouveau MegaGodzilla technologique, alliant reptile préhistorique et bouts de ferrailles, sans compter sur ses organes intérieurs contrôlés en partie par les nouveaux technocrates, les jeunes comme les moins jeunes. Une société d’individus qui contrôlent tout à partir de leur écran d’ordi. Et non seulement de l’Occident, mais de partout dans le nouvel espace mondialisé.

Godzilla, notre Godzilla, celui des générations précédentes, celui qui est devenu à travers les décennies notre compagnon de voyage cinématographique, n’a ici qu’un rôle secondaire, Kong prenant la place qu’il mérite si l’on se fie à un scénario qui s’en va de tous côtés. Pour une simple raison : Kong est plus proche de l’humain, c’est un de nos ancêtres. Et dans Godzilla vs. Kong, il fait tout pour que son jeu, particulièrement en ces moments où la chaleur de son visage, l’expression de ses yeux et l’ensemble de son comportement nous rapproche de lui. Enfin, façon de parler.

Parmi les moments les plus attendus.

Mais, blague à part, à tel point que la communication entre le personnage tenu par la jeune Kaylee Hottle, touchante par son humanité, détachée presque des avancées cybernétiques, est un pur dialogue, un champ/contre champ d’une rigueur remarquable, aux frontières de l’émotion. En quelque sorte, comme des frères autrefois ennemis.

Pendant une partie du film, notre Godzilla disparaît. On aura quand même l’occasion de le voir se battre contre Kong, occasionnant les moments les plus attendus du film, au grand dam des fans de « Godzil » (pour les proches intimes) car c’est le Gorille puissant qui gagne.

La mise en scène assurée par Adam Wingard, coupable assumé de plusieurs courts, de quelques longs et, entre autres, du segment Phase I Clinical Trials dans le collectif V/H/S/2 (2013), choisit le chemin le moins escarpé par le biais de références cinématographiques bien minutieusement codées. Il y a de tout en matière de cinéma d’anticipation, mais évitons les fameuses listes, vous obligeant intentionnellement à les découvrir en visionnant le film.

Godzilla vs. Kong s’avère un film, dans le genre, touche-à-tout, sympathiquement hybride, adorablement conciliateur, nourri d’une tentative de plaire au plus grand nombre.

Reste néanmoins la question ultime, la plus concluante, celle qui réconciliera les adeptes des deux bestioles adorables qui ont bercé une grande partie de notre adolescence et pourquoi pas âge adulte… jusqu’à toujours.

Une amitié inattendue entre Godzilla et Kong ? Une tentative de plaire aux adeptes des deux monstres ? Une finale hollywoodienne qui répond aux exigences d’un public de plus en plus sensible, incapable de renouer avec la notion originale de catharsis, quelle que soit la conclusion ?

Toujours est-il que Godzilla vs. Kong s’avère un film, dans le genre, touche-à-tout, sympathiquement hybride, adorablement conciliateur, nourri d’une tentative de plaire au plus grand nombre. Paris réussi. Tout le monde il est satisfait, tout le monde il est content.

NOTE : Pas de visionnement de presse, pas d’avant-première, pas de lien. Toujours est-il que seuls certains privilégiés ont eu droit à ces égards. Situation totalement inadmissible alors que nous faisons la promotion du film, quelle que soit la tenue de notre critique. Nous l’avons donc vu en salle, le jour de la sortie, le mercredi 31 mars.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Adam Wingard

Scénario
Adam Wingard

Michdael Borenstein
D’après un récit de Terry Rossio,
Michael Dougherty & Zach Shields

Images : Ben Soresin

Montage : Josh Schaeffer

Musique
Junkie XL

Adam Wingard entouré de ses deux puissantes bestioles.

Genre(s)
Aventures de science-fiction

Origine(s)
États-Unis

Australie

Année : 2021 – Durée : 1 h 53 min

Langue(s)
V.o. : anglais & Version française

Godzilla vs Kong

Dist. @
Warner Bros. Canada

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]