In the Earth

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 16 avril 2021

SUCCINCTEMENT
Alors que le monde entier cherche un vaccin contre un nouveau virus, un scientifique et un gardien de parc s’aventurent au plus profond d’une forêt.

CRITIQUE.

texte
Élie Castiel

★★ ½

En 2015, nous étions surpris par l’étonnant High-Rise (Gratte-ciel), découvrant un cinéaste dans la quarantaine, bel âge pour tourner, avec un imaginaire étonnant. En 2020, il tourne un remake pour Netflix, en général, mal accueilli, de Rebecca, un tournant dans la carrière de Hitchcock. Sa filmographie, néanmoins, est peuplée de films de genre.

Retour aux sources en 2021 avec In the Earth, filmé pendant la pandémie. D’où, certainement, cette mise-en-scène déconnectée, ne sachant pas sur quel pied danser, pourvue de scènes inutiles matière à effets de style où psychédélisme qui évoque The Trip (Le voyage), 1967, de Roger Corman, slasher (sous-genre du film d’horreur) et suspense se côtoient à une vitesse incroyable.

Bien plus, s’enchevêtrent sans considération pour la cohésion et la continuité. Encore moins, pour la logique. Mais Ben Wheatley, cinéaste britannique, est confortable dans son élément. Il affectionne le genre et parmi les comédiens, Reece Shearsmith, méconnaissable, surprend par son enthousiasme dans le rôle de Zach, diabolique, grand-guignolesque, s’attachant à un film qui va dans tous les sens.

Territoire

dans le brouillard

Comme dans un brouillard assourdissant.

Le contraire des autres protagonistes, pataugeant sans cesse d’une atmosphère à l’autre, pas très au courant sur ce qui se passe.

Mais In the Earth est avant tout un film qui donne la possibilité à ses artisans de jouer avec le médium que constitue le cinéma, le manipulant à leur guise. Car pour Wheatley, le cadre est quelque chose à prendre au sérieux. D’où, par exemple, ce très beau travail dans le domaine du son, signé par un Martin Pavey en plein délire ; bruits de la nature, des feuilles des arbres, du feuillage, de la terre, de ces mêmes arbres qui semblent guetter les pas de quelques humains perdus dans leur quête, tels des gardiens de la nature. Seul lien sans doute avec la pandémie. Tout en soulignant dans le même temps les furtifs silences stridents et ce brouillard assourdissant, plus féroce que les grandes clameurs.

Une curiosité, certes, que l’on prend avec un grain de sel, ne serait-ce que pour le peu de moments qui procurent quand même notre adhésion.

Il est question de sciences occultes inspirées du Moyen-Âge, mais maladroitement intégrées à un récit sans véritable inspiration, si ce n’est l’occasion de proférer des sophistications visuelles.

Une curiosité, certes, que l’on prend avec un grain de sel, ne serait-ce que pour le peu de moments qui procurent quand même notre adhésion.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Ben Wheatley

Scénario
Ben Wheatley

Direction photo
Nick Gillespie

Montage
 Ben Wheatley

Musique
Clint Mansell

Ben Wheatley : le cadre, quelque chose à prendre au sérieux.

Genre(s)
Suspense d’épouvante

Origine(s)
Grande-Bretagne

Année : 2021 – Durée 1 h 47 min

Langue(s)
V.o. : anglais

In the Earth

Dist. [ Contact ] @
Entract Films

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

En salle(s) @
Cinéma du Parc

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]