Kanaval

PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 3 mai 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Au début des années 1970, après avoir quitté leur ville natale en Haïti, un jeune garçon et sa mère s’installent dans un petit village rural du Québec où le garçon compte sur son ami invisible pour comprendre le nouveau monde qui l’entoure.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

 

À regard d’enfant

Henri Pardo, comédien dans son premier état, signe un premier long métrage de fiction où la fantaisie de l’enfance et l’imaginaire s’enlisent allégrement à la réalité. Un souci de mise en scène que le signataire du long documentaire Dear Jackie (2021) manipule avec une dextérité envieuse, totalement intégrée à la proposition qu’il défend corps et âme.

C’est de lui qu’il parle, de ses jeunes années troubles en Haïti, pendant le régime dictatorial de Duvalier. Surtout de sa mère, qui a dû fuir le pays pour des raisons qu’on ne vous racontera pas.

Et puis, une fiction-récit qui inventent des rituels vaudous, illumine les atmosphères nocturnes de masques rituels, le monde de l’enfance essayant de s’infiltrer dans la réalité que seul peut le cinéma. Profondément, et c’est très présent dans l’intimité de Pardo, la culture haïtienne est importante, plus importante que d’être arrivé ici, au Québec, même si avec le temps, cet endroit du monde l’a intégré totalement, mais ce n’est que grâce à lui.

Voir plus loin, au-delà des apparences

L’image finale du petit Rico, un peu plus mûr de par les expériences, mais toujours enfant, souligne non seulement l’importance du sujet, mais bien plus, est un regard vers des horizons plus enchanteurs, un futur de tous les possibles dans une terre peut-être plus accueillante.

Certes, Kanaval (mot créole qui simplement veut dire « carnaval ») confirme la métaphore de cet endroit du monde où les tristes réalités (politiques, sociales, climatiques) sont prises par la population avec une résilience qui s’anime des préceptes de la foi. Entre la croyance à la religion chrétienne et à une africanité originelle, le film de Pardo traverse ces chemins de traverse pour finir par bâtir une œuvre presque intemporelle, universelle, romanesque même, d’une force d’exécution exemplaire et menée par un casting impeccable.

Si le film est totalement investi à regard d’enfant, il n’en demeure pas moins que cette approche toujours intéressante renferme la quintessence même de l’importance du souvenir et de la mémoire. Comme un cadeau venu des Dieux.

Notamment de la part des enfants, et plus particulièrement Rayan Dieudonné dans le rôle du jeune Rico, qu’il ajuste selon les situations. Ses gestes, son visage expressif, ses ajustements au monde de la fantaisie s’exercent dans une perspective du vrai travail du jeu, et surtout de la direction d’acteurs, formidable, de Henri Pardo, déjà lui-même comédien.

On soulignera la présence sobre et digne de Martin Dubreuil, de plus en plus présent sur les écrans québécois, et nous n’en sommes que plus choyés.
Sorti l’an dernier dans un festival de films francophones montréalais, Kanaval peut, aujourd’hui, accueillir d’autres spectateurs, nous espérons, nombreux.

Si le film est totalement investi à regard d’enfant, il n’en demeure pas moins que cette approche toujours intéressante renferme la quintessence même de l’importance du souvenir et de la mémoire. Comme un cadeau venu des Dieux.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Henri Pardo

Scénario  : Henri Pardo
Direction photo : Glauco Bermudez
Montage : Marc Recchi
Musique : Noah Sherin

Genre(s)
Drame social
Origine(s)
Canada / Luxembourg
Année : 2023 – Durée : 2 h 02 min
Langue(s)
V.o. : français, créole ; s.-t.f. ou s.-t.a.
Kanaval

Henri Pardo

Dist. [ Contact ] @
Maison 4 :3
[ Alief ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cinéma du Musée
 Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]