Jeanne du Barry

PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 3 mai 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Jeanne Vaubernier, fille du peuple avide de s’élever socialement, met à profit ses charmes pour sortir de sa condition. Son amant, le comte Du Barry, souhaite la présenter au Roi.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

Comme une

nouvelle « du Barry »

La critique hexagonale a été mitigée autour de cette Du Barry, de l’actrice Maïwenn, signant, entre autres, la réalisation de Mon roi et Polisse, ses plus aboutis. Le féminisme engendré avec les mouvements #MeeToo de ces dernières années a fait en sorte que la comédienne-cinéaste propose une œuvre tout à fait personnelle et non pas une biographie historique à proprement parler.

Certains démiurges de la critique, donc « penseurs », soulignent le caractère individualiste de l’approche de Maïwenn même si historiquement, sa recherche et son illustration imagée sont acceptables, selon ce que divulgue l’Histoire.

On évitera de donner les traits du récit de cette enfant née du péché, élevée et éduquée dans un monastère et qui, comme s’il s’agissait de tenir un journal intime, décide de monter les échelons sociaux, beauté physique et attributs corporels à l’appui.

Même à Versailles, imposer une façon de se comporter.

Un film à grand déploiement, des costumes somptueux, des décors de rêve d’un milieu du 18e siècle français où le monarque Louis V, grand connaisseur et gourmand d’aventures extra-conjugales, choisi cette Jeanne Bécu, devenue la Du Barry (parce que…) comme sa plus importante de ses concubines.

Si Maïwenn montre jusqu’à quel point, à cette époque, l’Homme impose et la Femme dispose, force est de souligner que dans son cas, il y a une force de caractère, un certain sens de la manipulation tenant compte qu’elle est quand même la favorite du Roi. Les trois filles du roi qui nous sont montrées sont toutes à fait caricaturales et évoquent les trois sœurs du célèbre conte Cendrillon, de Charles Perrault. Une première erreur de la part de la réalisatrice faisant de Jeanne du Barry un film hétéroclite ; certaines situations demeurent sans réponse.

Seule compte l’ascension sociale de la principale intéressée, plus honnête par sa petite âme que par le reste de son entourage, des dilettantes profitant des bienfaits de la cour. Et pourtant, un amour sincère, démesuré envers le Roi, qu’elle manifeste à visage découvert, quels que soient les critiques des conseillers ou des hommes d’église.

Pour l’histoire de la Du Barry, voir les livres historiques de bonne tenue ; pour ce que Maïwenn en fait, c’est-à-dire un essai féministe fait d’ombres et de lumières, à voir sans aucun regret.

Maïwenn se dote du rôle principal et le défend avec autant de grâce que de liberté de geste et de mouvement. Johnny Depp est le roi , mais une grande partie du film se déroulera sans sa présence – Son français, presque sans accent, impressionne même si son jeu paraît, par moments, mécanique, désarticulé.
La grande surprise du film, un Benjamin Lavernhe exemplaire de retenue, de bonnes manières et d’humanité, en valet de chambre du roi.

On soulignera la fin de vie de Louis XV, magnifiquement filmée, là où Depp se surpasse dans cette partie presque mythique.

Pour l’histoire de la Du Barry, voir les livres historiques de bonne tenue ; pour ce que Maïwenn en fait, c’est-à-dire un essai féministe fait d’ombres et de lumières, à voir sans aucun regret.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Maïwenn

Scénario  : Maïwenn,
Teddy Lussi-Modeste, Nicholas Livechi
Direction photo : Laurent Daillard
Montage : Laure Gardette
Musique : Stephen Warbeck

Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
Belgique / France
Luxembourg
Année : 2023 – Durée : 1 h 58 min
Langue(s)
V.o. : français ; s.-t.a.
Jeanne du Barry

Maïwenn

Dist. [ Contact ] @
Cineplex Pictures
[ Why Not Productions ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]