Koozå

CRITIQUE
[ Cirque ]

★★★★

texte
Élie Castiel

Sainement érotique

et

sensuellement attrayant

Effectivement… sans danger pour les enfants.

Pour entrer dans le vif du sujet, qu’importe le nom des interprètes, des chanteuses, de ceux et celles à l’orchestre, des incontournables clowns qui, de plus en plus, ne sont que la transition entre une grande attraction et l’autre.

C’est le rêve, ce que ne peut se permettre de faire le commun des mortels. Ce sont les émotions à l’état pur, le voyeurisme positif, car nous somme tous, d’une façon ou d’une autre, inscrits dans ce phénomène naturel.

Nous aimons ce qui ne ressemble pas à la routine. Et on en demande toujours plus. Le Cirque du Soleil, avec Koozå, ou quel que soit le titre du spectacle, ça n’a aucune importance, nous somme de prendre une grande respiration pendant plus de deux heures en nous situant dans des mondes parallèles.

Retour nostalgique à l’enfance. Prendre un bain d’énergie face aux bravoures athlétiques des participants. Prendre aussi un bain de jeunesse bien mérité.

Et cette année, après trois ans d’absence, oublier la pandémie, se sentir bien d’avoir reçu trois ou quatre doses vaccinales pour mieux se rassurer qu’on n’a pas trop à craindre. Et ne pas oublier le masque lorsqu’il le faut (petit plug sanitaire de ma part!).

Manipulation des cerceaux.

Un vent de renouveau bien accueilli et mérité. Il y a, dans le spectacle de cette année, un mélange épidermique qui nous colle sensuellement à la peau. Le cirque, pour une des rares fois, rejoint le spectacle style-Las Vegas / Lido ou Folies-Bergère de Paris / Cabarets huppés comme au bon vieux temps. On évite le « trop montré » pour se limiter aux efforts acrobatiques des participant(es). Totalement investi(es) dans leurs performances.

Tel se présente cette Manipulation des cerceaux, le Doublé sur fil de fer ou encore, et le plus applaudi, Équilibre et dextérité (Roue de la mort) où 2 acrobates musclés, 6’ pieds, s’en donnent à cœur joie dans un exercice où danger côtoie risquer avec le « risque », avec la vie. Étonnant, grandiose, virtuose de l’équilibre et beau petit discours sur la gravité

En général, très belle partition musicale qui évoque par moments, notamment au début, le Nino Rota fellinien. Ça se poursuit avec des musiques type-cabarets à l’ancienne, qui ne se démodent jamais.

Roue de la mort.

Et quelque chose de plus cette année. Les artistes, autant les Femmes que les Hommes n’ont jamais été aussi  conscients de leur corporalité. Sensualité, érotisme sain, badiner avec l’auditoire sans mauvaises intentions; c’était le cas en 2007, lorsque ce spectacle se donnait pour la première fois; ça l’est encore aujourd’hui.

Et Koozå dans tout cela? Quelque chose qui pourrait vouloir dire « Cirque à l’intérieur d’une boîte magique. » Cela vient de la tradition indienne. Pas étonnant que dans la partition musical, l’esprit Bollywood se faisait parfois sentir

Représentations @
Cirque du Soleil
[ Grand Chapiteau / Vieux-Port de Montréal ]
Jusqu’au 14 août 2022

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]