Le sixième enfant
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 06 janvier 2023
Franck, ferrailleur, et Meriem ont cinq enfants, un sixième en route, et de sérieux problèmes d’argent. Julien et Anna sont avocats et n’arrivent pas à avoir d’enfant.
CRITIQUE.
★★★★
texte
Élie Castiel
Trois courts sujets et ce premier long métrage magnifiquement construit, mesuré. Sujet casse-gueule que celui du (presque) trafic d’enfant, même si consenti par les deux parties en cause.
Les
frontières
de
la
filiation
Meriem et Franck ont cinq enfants. Elle attend un sixième. Ils vivent dans une maison-roulotte, comme leurs voisins, des gitans. Julien et Anna sont professionnels, gagnent très bien leur vie, mais ne peuvent pas avoir d’enfants. Et puis, un arrangement qui prend des formes inhabituelles, jonglant dangereusement avec l’illégalité.
Ensuite, un drame mené avec une tension dramatique épurée, teinté de séquences bâties sur pilotis presque prêts à s’effondrer, selon les circonstances, les humeurs d’une grossesse non voulue pour les uns, mais… et souhaitée par les seconds, notamment la femme dans le couple.
Il y a, chez Léopold Legrand, quelque chose qui marque l’instant, qui susurre aux oreilles des spectateurs, paradoxalement, à voix haute, comme s’il fallait les placer dans des situations inconfortables auxquelles le cinéma ne les a pas habitués. Des mots qui choquent, des paroles aux formes de miroirs de nous-mêmes. Des pensées qui n’osent pas traverser notre esprit.
Le plan, pour Léopold Legrand, est un jeu de réflexion, comme un miroir tain, un cadre qui dresse le portrait d’une situation, ou mieux encore, d’individus placés dans des sphères privées qui les dépassent et les somment de prendre des décisions; comme ça, sans attendre, tout de suite.
La réalisation rejoint ainsi ce schéma cinématographique, cette unité filmique pour dresser le portrait d’un état des lieux de la filiation, ses limites, ses frontières, celles qu’on ne peut traverser mais qu’on se permet de franchir malgré tout, quelles que soient les conséquences. Au nom de soi, de la pérennité, pour perpétuer une certaine continuité.
… pour Léopold Legrand, un premier film magnifiquement orchestré qu’il adresse tendrement, si vous regardez le générique de fin au complet, comme ça devrait être toujours le cas, à ses… « deux mères ». Un détail sans importance, sans doute.
Jamais film ne fut aussi délicat sur un sujet aussi grave et important. Si la femme et la première à faire face au dilemme dont il est question, l’homme, lui, est présenté tantôt comme un négociateur, ou ailleurs, comme un individu faible face aux entraves morales de certaines situations.
Un pacte, l’occasion pour deux couples de résoudre les arcanes de leurs problèmes existentiels respectifs. Et pour Léopold Legrand, un premier film magnifiquement orchestré qu’il adresse tendrement, si vous regardez le générique de fin au complet, comme ça devrait être toujours le cas, à ses… « deux mères ». Un détail sans importance, sans doute.
Et puis, deux comédiennes et deux acteurs indiscutablement irréprochables.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Léopold Legrand
Scénario : Leopold Legrand, Catherine Paillé.
D’après le roman d’Alain Jaspard
Images : Julien Ramirez Hernan
Montage : Catherine Schwartz
Musique : Louis Sclavis
Genre(s)
Drame
Origine(s)
France
Année : 2022 – Durée : 1 h 32 min
Langue(s)
V.o. : français
Le sixième enfant
Dist. [ Contact ] @
Axia Films
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
Classement
Visa GÉNÉRAL
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen.★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]