Les intranquilles

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 20 mai 2022

SUCCINCTEMENT.
Leïla et Damien s’aiment profondément. Malgré sa fragilité, Damien tente de poursuivre sa vie avec Leïla sachant qu’il ne pourra peut-être jamais lui offrir ce qu’elle désire.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Élie Castiel

Chroniques

d’un été

Dans cet endroit intime estival, tout semble heureux dans le meilleur des  « paradis sur terre » quelque part au bord de la Méditerranée. Leïla et Damien s’aiment autant qu’ils aiment leur garçon. Ils sont artistes. Elle, ébéniste. Lui, artiste peintre.

Jusqu’au jour où Damien commence à montrer les signes insurmontables de bipolarité. Disputes, incompréhension, fatigue, retours provisoires à la normale. Sujet fort troublant pour un film de fiction, mais casse-tête pour le mettre en scène.

Entre les mains de Joachim Lafosse, qui aime bien le huis clos familial et le déroulement quotidien du couple, une mine d’or puisque sa mise en scène se déroule au rythme des personnages, plutôt que le contraire. Et il assume plus que tout autre chose.

Extrêmes et nuances habitent ces lieux entre la maison et la mer, comme des promenades à vélo ou autres velléités sans grande importance. Moyens détournés pour ne pas trop désorienter les spectateurs.

Entre le peintre et la toile, une sensation de profond partage.

Mais aurait-il fallu que six scénaristes en plus d’un collaborateur se joignent à Lafosse pour concocter le déroulement du récit? Sans doute que le cinéaste avait besoin d’autant de vécus à partager. Ou que ce détail nous échappe pour des raisons d’organisation.

Reste néanmoins que Damien Bonnard, acteur immense, porte presque tout le film sur ses épaules et confirme jusqu’à quel point la caméra n’a aucun secret pour lui. Celle de Jean-François Hensgens – plus d’une quarantaine de productions, dont le très solide Continuer, du même Lafosse – sillonne les parcours physiques et intérieurs des personnages, dont celui à la fois fragile et assuré d’une Leïla Bekhti, conservant le même prénom dans le film comme, du coup, il fallait imposer une image forte, convaincante, habituée aux grands rôles. Non pas une mise en abyme identitaire, mais contrairement, une sorte de discours sur soi.

Et lorsque l’attitude de Damien, le protagoniste, empire, se détache du réel, la mise en scène montre jusqu’à quel point cette discipline artistique rejoint ardemment le quotidien avec autant de bruit, de fureur et de sens de l’observation.

Même son de cloche pour Damien Bonnard qui conserve lui aussi son prénom, un rapport immédiat à un rôle exigeant, à haut risque et dans le même temps, lui donnant la possibilité de jongler avec diverses possibilités d’expression et les altérités qu’exigent parfois certains comportements.

Et lorsque l’attitude de Damien, le protagoniste, empire, se détache du réel, la mise en scène montre jusqu’à quel point cette discipline artistique rejoint ardemment le quotidien avec autant de bruit, de fureur et de sens de l’observation.

Et si après tout, Damien n’était que simplement possédé par ses toiles? Et que cet engouement se traduit incontournablement par un antagonisme mental. Aussi retentissant que nécessaire.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Joachim Lafosse

Scénario
Joachim Lafosse
Lou Du Pontavice, Juliette Goudet
Pablo Guarise, Chloé Leonil
Anne-Lise Morin, François Pirot
et la collaboration de Romain Versaevel

Direction photo
Jean-François Hensgens

Montage
Marie-Hélène Dozo

Musique
Ólaf Arnolds
Antoine Bodson

Joachim Lafosse.
Dans le vif du sujet.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Belgique

Luxembourg
France

Année : 2021 – Durée : 1 h 59 min

Langue(s)
V.o. : français

Les intranquilles

Dist. [ Contact ] @
Axia Films

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]