Maria

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 20 août 2021

SUCCINCTEMENT.
À 30 ans, Maria aspire à devenir comédienne, mais pour l’instant, elle accepte un poste de suppléante dans une école secondaire de sa région.

| CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

         On nous pardonnera le cliché : Mariana Mazza est authentique et vraie. Elle est elle-même. Rien de plus. Et c’est déjà un grand défi. Tout en s’intégrant à l’humour québécois, le subversif, le provocateur, parfois le vulgaire raffiné, elle ne rejette pas ses racines arabo-latines, fière au contraire de ce partage culturel. Elle intègre des éléments de sa triple culture (la nôtre et les deux de naissance).

Et dans Maria, le beau film d’Alec Pronovost, elle est immense, particulière, impériale (sans jeu de mot), faisant de la caméra un personnage quasiment inquiet, timide, ne sachant à quoi s’attendre d’elle. Car Mazza dirige le show, le film, la proposition. Tous n’ont qu’à bien se tenir. Même Pronovost, qui semble avoir un malin plaisir à subir les caprices adorables d’une comédienne née, avec un talent à revendre, certes, pour la comédie, mais capable, à l’improviste, sans qu’on s’y attende, à ces doux moments d’affection, de tendresse câline, d’émotion vive, de quelque chose qu’on a en soi, d’inné, d’imperceptible. Une latinité arabo-québécoise totalement folle, dans le sens positif du terme.

Changer prudemment(?) l’ordre des choses

Arrêter de se poser trop de questions et déconner pour tenter de survivre.

Maria est une proposition dans la veine du cinéma populaire. Pronovost se moque des enseignants, gentiment, avec tendresse; les élèves sont imprudents, insupportables, ingérables, se permettent toutes sortes de comportements, ils autant qu’elles, révolutionnent les méthodes d’enseignement et portent atteinte aux relations avec les pédagogues d’aujourd’hui.

Un modèle à suivre pour simplement se déniaiser, se départir de nos pudeurs ancestrales, nos peurs, nos vices cachés, nos paroles enfouies.

Le film est un délire, une adorable comédie de mœurs ; en fait, non pas de mœurs, mais d’invraisemblables réalités qu’on s’invente pour refaire le réel, le déconstruire. Non pas un show comme se les fabrique en spectacles live la Mazza nationale, mais un vrai film de fiction qui, s’apparentant à l’univers mazzien, n’en demeure pas moins une proposition originale qu’il fait bon plaisir de découvrir.

À voir absolument. Ce n’est pas trop dire. Un modèle à suivre pour simplement se déniaiser, se départir de nos pudeurs ancestrales, nos peurs, nos vices cachés, nos paroles enfouies. Bref, accorder à notre nature son droit de cité. Bien entendu, sans dommages percutants. C’est déjà quelque chose d’accompli.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Alec Pronovost

Scénario
Mariana Mazza

Justine Philie

Direction photo
Christophe Fortin

Montage
Charles Boisseau

Musique
Alex Lefaivre

Alec Pronovost.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2021 – Durée : 1 h 30 min

Langue(s)
V.o. : français

Maria

Dist. [ Contact ] @
TVA Films

Classement (suggéré)
Interdit aux moins de 13 ans
[ Langage vulgaire ]

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]