Nightmare Alley
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 17 décembre 2021
SUCCINCTEMENT.
Stanton, un nouvel employé d’un parc d’attractions, connait une carrière étonnante.
CRITIQUE.
★★★ ½
texte
Luc Chaput
Les montagnes
russes de la vie
Un nouveau journalier, dans un parc d’attractions ambulant, se rend à un établissement de bains proche. Il y rencontre les Krumbein, propriétaires de ce commerce, qui lui offrent rapidement de nouvelles possibilités de travail.
L’univers des forains a été l’objet de plusieurs films dont le fameux Freaks de Todd Browning, Carny de Robert Kaylo ou même des comédies musicales comme Carousel d’Henry King. Ces parcs d’attractions qui naguère faisaient partie de foires agricoles offraient l’occasion d’entr’apercevoir des êtres différents, (femme à barbe, personnes très grandes, etc.), d’aller dans des tunnels d’épouvante ou des halls aux miroirs et d’éprouver ainsi des sensations fortes dans un environnement plutôt sécuritaire.
Guillermo del Toro et Kim Morgan adaptent un sombre roman de William Lindsay Gresham se déroulant à la fin de la Grande Dépression aux États-Unis et juste avant l’entrée dans la 2e Guerre mondiale pour ce pays. Ce contexte de pauvreté et de richesse extrême sert d’arrière-plan à ce film noir narrant l’histoire de Stan, le nouvel employé, plutôt sûr de ses talents. Il côtoie des nouveaux collègues ayant divers sens de la moralité dont le grand patron Clem dans lequel Willem Dafoe croque goulûment.
Guillermo del Toro manie avec grand art les divers éléments de mise en scène, traçant un portrait plus acide de la société d’hier et d’aujourd’hui dans laquelle faux semblants et discours alambiqués prolifèrent.
La première partie du film est englobée par le directeur photo Dan Laustsen dans une lumière diffuse qui atténue les couleurs, augmente le gris du brouillard ambiant. Cela permet aux divers personnages autour de Stan, de lui montrer les arrière-scènes de ces courts numéros populaires. Stanton devient un bon praticien du mentalisme car il a accès aux codes de procédure.
La rencontre de Molly, interprétée avec une intelligence candide par Rooney Mara, lui permet de constituer une équipe qui œuvre dans des endroits de plus en plus sélects. Le style art déco sert d’écrin à cette nouvelle vie et le binôme des flammes d’un âtre et la froideur de la neige revient comme un leitmotiv reliés aux souvenirs cauchemardesques de Stan. La rencontre de la docteure Lilith, au prénom lourd de sens, à laquelle Cate Blanchett apporte de subtiles modulations sur le thème de la blonde glacée, complique la donne. Des rapprochements entre psychologie et mentalisme sont alors insérés dans la recherche de clients plus fortunés. Bradley Cooper, un peu vieux pour le rôle de Stan, porte le film avec une assurance qui sied à ce quidam qui croit avoir trouvé sa voie vers le succès. Il est fortement épaulé par une troupe d’acteurs, impeccables même dans les plus petits rôles.
Guillermo del Toro manie avec grand art les divers éléments de mise en scène, traçant un portrait plus acide de la société d’hier et d’aujourd’hui dans laquelle faux semblants et discours alambiqués prolifèrent.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Guillermo del Toro
Scénario
Guillermo del Toro
D’après le roman
de William Lindsay Gresham
Direction photo
Dan Lantsen
Montage
Cam McLaudlin
Musique
Nathan Johnson
Genre(s)
Comédie satirique
Origine(s)
États-Unis
Année : 2021 – Durée : 2 h 30 min
Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Ruelle de cauchemar
Dist. [ Contact ] @
Fox Searchlight
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]