RÉSUMÉ SUCCINCT Cléo, tout juste six ans, devient triste lorsque Gloria, sa nounou, lui annonce qu’elle doit retourner d’urgence au Cap-Vert, auprès de ses enfants.
CRITIQUE Luc Chaput
★★★ ½
Trouver un
nouveau cap
Une petite fille, dans la cour d’une école primaire, court et se cache souvent derrière une plus grande personne pendant un épisode de ballon-chasseur.
Cléo est en confiance dans cet endroit et dans la plupart des autres lieux de sa banlieue parisienne. Elle a six ans et est élevée par une nourrice noire, Gloria, et par son père souvent absent au loin pour raisons de travail. Cléo est myope et porte des lunettes. La caméra d’Inès Tabarin montre souvent ce qu’elle voit à sa hauteur et en plans serrés. Les interactions avec Gloria démontrent le fort lien affectif qui les unit dans les joies, les peines et les autres aléas de la vie quotidienne. La mère est morte peu de temps après sa naissance et la nounou est donc la figure maternelle.
RÉSUMÉ SUCCINCT En 1964, une certaine Carol Doda devient la première danseuse à montrer les seins nus, devenant une attraction touristique juste derrière le Golden Gate Bridge, aux États-Unis.
CRITIQUE Élie Castiel
★★★ ½
Femme de nuit
Le risque pour Marlo McKenzie et Jonathan Parker d’aborder un tel sujet était disons, considérable, tenant compte des mouvements féministes depuis les #MeToo créés dans les sociétés occidentales libérées d’un patriarcat révolu.Suite
RÉSUMÉ SUCCINCT Une course effrénée à travers une Amérique fracturée qui, dans un futur proche, sera plus que jamais sur le fil du rasoir.
Le FILM de la semaine
CRITIQUE Élie Castiel
★★★★
Sécession
névralgique
Une étrange folie de la part d’Alex Garland, responsable de l’incontournable Ex-Machina, aussi étrange qu’annonciateur. Mais cette fois-ci, aucun doute que c’est l’Amérique actuelle qui est visée.
Il invente néanmoins un lieu autre que celui que nous connaissons aujourd’hui, divisé plus que jamais, se contorsionnant , prenant de plus en plus des postures inhabituelles. Radical dans les exécutions fomentées par les rebelles du mauvais camp ; Garland va plus loin en invoquant l’approche dystopique. Rien ne va plus avec les États de la Californie et du Texas qui ont décidé de siéger le territoire.
Une fiction s’installe, celle du parcours de trois journalistes de guerre, Lee Smith (une Karen Dunst totalement investie en photographe de guerre très respectée), à laquelle se joint un confrère, Joel (attachant Wagner Moura) et Sammy, un vétéran de tous les évènements politiques (impeccable Stephen McKinley Henderson).
Et puis une nouvelle venue dans le métier de photographe de guerre, Jessie (magnifique Cailee Spaeny, la Priscilla Presley dans le plus ou moins abouti Priscilla). Les dangers du métier sont la principale source d’inspiration. La singularité de la réalisation réside dans son rapport non seulement aux personnages, mais également à la caméra de Rob Hardy, qui ne recule devant rien pour filmer l’horreur du conflit avec une distanciation clinique, retrouvant pour ainsi dire ce que nous observons depuis un certain temps dans notre petit écran – Ukraine/Russie – Hamas/Israël et autres sources de conflit.
Seul compte le clic de l’objectif.
Les migrants, les clans opposés, la droite qui semble dominer, la fin des illusions d’une Amérique indivisible. Autant de thèmes que Garland n’exploite peut-être pas in extenso, mais un œil toujours curieux de sa part, laissant la tension monter d’un instant à l’autre.
Pour les journalistes de métier, un voyage au cœur de l’horreur, non pas indicible, mais illustrée comme dans le réel. C’est austère, sciemment graphique par moments, mais toujours investi de sa proposition de départ.
Et dans ce brouhaha entre le faux calme et l’intensité du moment, une sorte de remise en question de soi, d’une profession qu’on a jadis menée tambour battant. Sur ce point, Kirsten Dunst excelle.
Au cinéma, la transposition de la politique qui sévit dans tel ou tel endroit du monde est parfois surdimensionnée, comme si l’acte filmique était un geste de tous les possibles, comme si pris par son propre envoûtement, la gestion de la réalisation prenait tous les risques du monde pour « montrer » l’inavoué dans ses plus agressives manifestations.
Le « dit » n’a plus guère d’importance. Pour cette raison, les séquences les plus réussies sont celles où le mouvement du corps, les intentions dans le comportement sont les seuls garants d’une logique de la continuité.
Et dans ce brouhaha entre le faux calme et l’intensité du moment, une sorte de remise en question de soi, d’une profession qu’on a jadis menée tambour battant. Sur ce point, Kirsten Dunst excelle.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Alex Garland
Scénario : Alex Garland Direction photo : Rob Hardy Montage : Jake Roberts Musique : Geoff Barrow, Ben Salisbury
Genre(s) Drame politique Origine(s) États-Unis
Année : 2023 – Durée : 1 h 49 min Langue(s) V.o. : anglais & Version française Guerre civile